Un compositeur de musique nommé Martial Caillebotte
On le savait photographe de talent depuis une récente exposition au Musée Jacquemart-André, on le découvre aussi compositeur. Si son frère aîné, le peintre Gustave Caillebotte, a été redécouvert et, enfin, apprécié à sa juste valeur dans les années 1970 sur les cimaises du Musée d'Orsay et dans diverses expositions, la musique de Martial reste encore largement à découvrir. Ce disque est le premier jalon de cette exhumation, avec la Messe Solennelle de Pâques, dirigée avec conviction par Michel Piquemal à la tête du Choeur Régional Vittoria d'Ile-de-France qui fête ses 25 ans. Composée au début des années 1890, elle fut créée, sans lendemain, le dimanche de Pâques 5 avril 1896 à Notre-Dame de Lorette, l'église la plus colorée de Paris. Une musique dense, originale, surprenante, dans laquelle on a dénombré pas moins de 13 leitmotive wagnériens ! Il faut dire que Martial était fou du grand Richard et qu'il avait fait trois fois le pèlerinage à Bayreuth. Outre cette influence omniprésente, on y perçoit une tentation modale venant du fond des âges qui donne à cette Messe un réel climat de ferveur et un peu de la magie de la Résurrection. Une oeuvre qui s'inscrit tout naturellement dans le renouveau de la musique religieuse dans la France du 19ème siècle, à côté du Requiem de Fauré, des Messes de Samuel Rousseau ou des nombreuses Messes de Charles Gounod.