Comme certaines nouvelles marques ayant saisi l'opportunité de la dématérialisation de la musique, PS Audio s'est fait une excellente réputation auprès des audiophiles, pas seulement avec son convertisseur PerfectWave DAC MkII, mais aussi avec des conditionneurs secteurs et un lecteur de CD.
Cependant, comme nous le disions dans le chapeau, le tarif de l'exceptionnel DAC-lecteur réseau PerfectWave DAC Mark ll ne le mettait pas à la portée de tous les amateurs.
Aussi sommes-nous très heureux de pouvoir tester ce nouveau DAC NuWave proposé à 1000 euros, ce qui reste certes une somme, mais en rapport avec ses qualités et positionne bien cet appareil audiophile sur son segment de marché.
Par ailleurs il est également réconfortant de constater le dynamisme de cette entreprise familiale (à l'instar d'une entreprise comme Atoll en France, mais à un échelon "business" nettement supérieur), fondée par le très prolixe Paul Mcgowan.
Le DAC NuWave est assez simple d'aspect et d'utilisation, mais son électronique est de conception très puriste, tandis que sa liaison USB audio 2.0 permet sa reconnaissance et son installation automatique par les ordinateurs Apple (et aussi ceux fonctionnant sous Linux normalement).
Passons maintenant à la découverte de cet élégant PS Audio DAC NuWave.
Présentation et connectique
La conception du du boîtier du DAC NuWave est plutôt futée et là encore nous pourrions user d'une comparaison avec celle des appareils Atoll. La façade et les flancs sont réalisés d'une seule pièce dans un "plat" d'aluminium anodisé (argent ou noir) plié en forme de U.
Cette façade accueille deux petits boutons et six LED témoins. Le bouton du haut permet de sélectionner l'entrée (par défaut le DAC NuWave se met en mode auto-scan à la mise sous tension et se verrouille dès qu'il détecte un signal numérique sur une entrée). Cependant, la sélection manuelle d'une source est prioritaire sur l'auto-scan et arrête celui-ci.
Les LED de la partie supérieure indiquent la source numérique sélectionnée, tandis que celles du bas visualisent le verrouillage sur un signal numérique, le décodage en mode natif ou la mise en service de la conversion de taux d'échantillonnage.
La partie supérieure du boîtier est garnie d'une plaque de plexiglas noir reposant sur une tôle interne en acier qui lui apporte de la rigidité.
En face arrière on trouve l'embase secteur avec un interrupteur, une entrée numérique USB B pour relier un ordinateur et deux entrées S/PDIF (coaxiale et optique), ainsi que des sorties audio analogiques stéréo asymétriques sur prises Cinch et symétriques sur prises XLR.
Le châssis interne est en tôle d'acier pliée de 1 mm d'épaisseur, tout comme la face arrière contre laquelle est placée la carte électronique principale.
L'alimentation
Organisée autour d'un énorme transformateur toroïdal digne d'un amplificateur de puissance, l'alimentation du DAC NuWave est de type linéaire.
Le filtrage est assuré par quatre condensateurs de 10.000μ/35V et les tensions sont stabilisées par quatre régulateurs intégrés.
Bref, du classique de qualité qui rassure les tenants du traditionnel, même si les alimentations à découpage de qualité offrent l'avantage du rendement élevé et d'un fonctionnement sous toutes les tensions secteurs.
L'interface USB et la gestion globale
Les signaux en provenance de la prise USB sont interfacés par un circuit SMSC USB3318 (U7). Ils sont ensuite traités par un circuit XMOS (U1) USB Audio 2.0, minimisant le jitter et travaillant en mode asynchrone en utilisant soit un quartz à 22,579 MHz (Y1) pour les signaux de à 44,1 kHz et ses multiples et de 24,576 MHz (Y2) pour les signaux de à 48 kHz et ses multiples.
Un circuit Burr-Brown SRC4192 se charge de la conversion de taux d'échantillonnage, en transformant (si on sélectionne cette option) tous les signaux entrant en signaux 24 bits à 192 kHz.
La gestion de l'électronique est confiée à un circuit Xilinx 2C32A (U2) et une nappe de câbles la raccorde au clavier.
L'interface S/PDIF et le convertisseur numérique analogique
Les signaux numériques arrivant sur les entrées S/PDIF coaxiale ou optique sont commutés et interfacés par un circuit Cirrus Logic CS8416 (24 bits à 192 kHz).
La conversion numérique analogique est confiée à une puce Burr-Brown PCM1798 (24 bits à 192 kHz) à sorties différentielles en courant.
Le courant issu du convertisseur est transformé en tension par un étage à transistors et non à amplificateurs opérationnels comme dans la plupart des DAC, PS Audio ayant choisi cette option pour des raisons de musicalité, tout comme il a préféré filtrer passivement les signaux.
Ces signaux sont ensuite confiés à un étage de sortie en classe A réalisé entièrement en composants discrets, des transistors à effet de champ (FET) étant utilisés dans l'étage d'entrée tandis que l'étage de sortie fait usage de transistors bipolaires.
A l'écoute
Pour tout dire, le PS Audio DAC NuWave nous a conquis d'emblée et nous avons tout de suite senti que nous étions en présence d'un appareil possédant des grandes qualités musicales, en tout cas, telles que nous les aimons.
Nous ne nous étendrons pas sur le fonctionnement avec la conversion de taux d'échantillonnage (de toute façon nous n'aimons pas et on ne le cache pas). Comme à son habitude, le SRC4192 agit sur l'équilibre tonale de manière artificielle, surtout avec les fichiers en 16 bits à 44,1 kHz mais aussi un peu avec ceux en 24 bits à 96 kHz (comme sur sur La Japonaise de Freddie Mercury en version Studio Masters où l'on ressent une légère accentuation de l'aigu).
En revanche, en version native 24 bits à 96 kHz, cette chanson hors du commun est un véritable régal au travers du DAC NuWave : son caractère grandiose est restitué avec maestria, les voix de Freddie Mercury et de la cantatrice Montserrat Caballé s'expriment avec une liberté totale et sont d'une grande pureté et le restent même à très fort niveau.
Dans un autre style musical, grand moment également que le final de la
L'écoute via le Desktop Qobuz, en sélectionnant ce DAC dans les préférences, de quelques extraits plus calmes et plus intimistes du Mariage de Figaro par Pier Giorgio Morandi dirigeant l'Hungarian State Opera Orchestra, ou encore du sublime Pie Jesu dans l'interprétation de Michel Corboz conduisant l'Orchestre Symphonique de Berne, terminent de nous convaincre de la musicalité de très haut niveau de ce DAC NuWave qui se met totalement au service de la musique en s'effaçant devant elle et en révélant sa beauté dans ce qu'elle a de plus pur.
Nous avons effectué quelques écoutes en liaison S/PDIF, bien que ce type d'appareil soit plus spécifiquement destiné à fonctionner avec un ordinateur en liaison USB. Les résultats sonores sont très proches de ceux obtenus en liaison USB, donc également de très haut niveau.
A ce sujet, on peut très bien relier l'entrée optique de ce DAC NuWave à un lecteur réseau Sonos Connect et ainsi bénéficier de ses qualités sonores, une configuration tout à fait convaincante d'après nos quelques essais.
Comme nous le disions récemment en réponse à un lecteur, pour attribuer un Qobuzissime à un appareil, nous tenons aussi compte de son prix , car parvenir à des performances musicales de très haut niveau tout en restant à un tarif accessible nous semble plus méritoire que de proposer un haut niveau de performances à un haut tarif. Le DAC NuWave de PS Audio restant somme toute à un prix accessible, nous lui décernons donc notre récompense Qobuzissime pour sa conception générale très puriste et ses prestations musicales de niveau très élevé.
Page DAC NuWave sur site PS Audio US
Page DAC NuWave sur site Alter Audio
Pilotes Windows pour DAC NuWave
Formats reconnus
Configuration d'écoute :
- amplificateur Micromega AS-400
- enceintes Focal Electra 1028 Be
- écoutes effectuées sur sorties asymétriques du DAC NuWave uniquement