Pionnier du free jazz, le saxophoniste américain Sam Rivers s’est éteint à l’âge de 88 ans.

Sam Rivers est décédé le 26 décembre à Orlando en Floride. Acteur phare de la scène free et connu notamment pour son célèbre loft newyorkais qui accueille la jeune avant-garde durant les années 70, le saxophoniste de jazz était âgé de 88 ans.

Né le 25 septembre 1923 dans l'Oklahoma au sein d'une famille de musiciens, Sam Rivers avait embrassé la vague du be-bop dans les années 50, se produisant notamment avec la grande Billie Holiday. En 1959, il se produit avec le batteur Tony Williams, alors âgé de seulement treize ans ! Il intègre brièvement le quintet de Miles Davis en 1964, avec l'appui de Tony Williams, et participe à l'enregistrement de l'album live Miles In Tokyo. Trop free à son goût, le trompettiste lui préfère Wayne Shorter…

Un revers qui ne stoppe guère Sam Rivers alors signé par Blue Note. Il signera quatre albums à son nom pour le célèbre label, avec notamment à ses côtés Herbie Hancock et Freddie Hubbard. Toujours pour Blue Note, Rivers joue les sidemen sur de nombreux enregistrements avec notamment Tony Williams, Andrew Hill et Larry Young.

Enracinée dans le bebop, la musique de Sam Rivers est alors en quête d’ailleurs. La scène free naissante devient son nouveau terrain de jeu. Son premier album Blue Note, Fushia Swing Song, est d’ailleurs considéré comme un chef-d'œuvre de l'approche inside-outsideDimensions & Extensions est une autre merveille de cette époque.

Dans les années 70, avec sa femme Bea, Sam Rivers ouvre son loft new-yorkais à toute la jeune génération de musiciens prêts à faire tanguer une certaine tradition. Baptisé Studio Rivbea, le lieu culte devient une sorte de Mecque du jazz expérimental. L’album de Dave Holland, Conference Of The Birds, avec également Anthony Braxton et Barry Altschul, est un des puissants témoignages de cette époque.

Il enregistre pour divers labels, dont plusieurs albums pour Impulse! (Streams, enregistré en live à Montreux, Hues en trio, Sizzle en quartet, et Crystals, son premier album en big band). Le plus connu des albums de l'époque loft est sans doute

La décennie suivante, Rivers jouera pendant quatre ans dans le groupe United Nations de Dizzy Gillespie, et s'installe à Orlando, où il rassemble de nombreux talents pour créer son propre big band. Il se produit régulièrement avec son orchestre ou en trio (avec Doug Matthews et Rion Smith. En 1998, après trois albums avec Tony Hymas, il enregistre pour RCA Victor deux albums avec le Rivbea All-Star Orchestra : Culmination et Inspiration.

Le site de Sam Rivers

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