Il n'était pas inclus dans le programme initial de la Salle de concerts numérique, voici donc en bonus un concert en direct de Berlin sous la belle baguette de Riccardo Muti

Une affaire de droits, qui sait... toujours est-il que ce concert de Riccardo Muti à la tête du Philharmonique de Berlin, diffusé en direct le vendredi 17 avril à 20h, n'était pas annoncé dans le programme annuel de la Salle de concerts numérique. On ne peut que s'en réjouir car les apparitions de Muti sont toujours une sorte de grand-messe consacrée non pas à un ego (ou, disons, "plus" à un ego) mais à une exploration passionnée de la vérité derrière la musique.

Muti s'est depuis longtemps approché des répertoires moins hénaurmes, s'intéressant à Schubert, à Cherubini et tant d'autres ; son programme de ce soir ne déroge pas à la tendance, puisqu'il commence avec la transparente seconde Ouverture dans le style italien de Schubert, une œuvre de la première période écrite en 1817 avec quelques évidentes références à Rossini, mais déjà l'harmonie essentiellement schubertienne. Suit la 35e symphonie de Mozart, "Haffner", elle aussi toute en transparences et en lumières. Muti finit son concert avec Aus Italien de Strauss, le tout premier poème symphonique du jeune compositeur : on est en 1886, le petit Richard fête ses vingt-deux printemps en faisant son quasi-obligatoire voyage en Italie (sur les conseils de Brahms, semble-t-il) pendant lequel il note des impressions, des thèmes, des harmonies, des idées en tout genre. Il note aussi, par le plus grand des hasards, une chanson qu'il prend pour un tube populaire mais qui n'est autre que Funiculi, funicula de Luigi Denza... écrit lui-même six ans plus tôt pour l'inauguration du funiculaire gravissant le Vésuve. Lorsqu'il apprit que Strauss avait intégré son funiculaire chantant dans un poème symphonique, Denza attaqua Strauss en justice et gagna le droit de toucher des royalties à chaque fois que serait joué Aus Italien.

Avanies du sort... en 1906 le Vésuve s'ébroua et se débarrassa de ce bouton qu'on lui avait collé sur le flanc. Les diverses reconstructions du funiculaire s'étalèrent jusqu'en 1944, après quoi l'on comprit que la Nature reprendrait toujours ses droits, en particulier lorsqu'il s'agit d'un volcan actif. Denza a-t-il continué à toucher des droits une fois le funiculaire enterré sous cent pieds de cendres ?

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