Vous avez peut-être mal lu : il n'y aura pas de Rebelle narco-trafiquant du Cannabis directement de Berlin. Rebel et Cannabich seront simplement à l'affiche, à côté du jeune Mozart et d'un fiston Bach, du concert en direct du Philharmonique de Berlin le vendredi 4 octobre à 20h dans la [Salle de concerts numérique->http://www.digitalconcerthall.com/tickets/?a=qobuz&c=true]

Cannabich, comme on dijait en Auvergne du temps d'Achtérixch, che ne cherait pas che compojiteur qui a fumé la partichion ? Et Rebel, n'est-ce pas ce compositeur ô combien baroque qui a écrit une œuvre dont les premiers accords sont de vrais clusters dissonants contenant les sept notes de la gamme, représentant les sept jours de la création ? Les-deux-mon-général. Et c'est cette musique, rarement abordée par le Philharmonique de Berlin, qui va retentir ce vendredi 4 octobre à 20 heures, sous la direction de l'un des grands Manitous de la musique nouvelle baroque, Reinhard Goebel - il fait là ses débuts au Philharmonique de Berlin, après trente années passées à la tête du désormais célèbre Concerto Köln.

Jean-Féry Rebel, donc, qui n'a pas hésité, afin de décrire le Chaos initial, à offrir aux oreilles sans doutes ébahies de ses auditeurs en cette année 1737 un véritable déchaînement de clusters dissonants, début fracassant de sa "symphonie de danse" Les Eléments. Notons que c'est là une véritable partition de ballet, dans le sens moderne du terme, une chose qui ne se pratiquait guère en cette époque où le ballat faisait partie d'opéras "normaux". Les modernismes, d'ailleurs, abondent dans la partition, dont on peut gager que le public berlinois saura goûter les finesses à la française.

Un Rebel qui ne manque certes pas de cause ! Reinhard Goebel, un vrai maverick dans le monde baroque d'aujourd'hui

Tout aussi rare, non seulement à Berlin mais aussi dans l'absolu, est le compositeur Christian Cannabich, contemporain quasi-exact de Haydn. Si ses œuvres ne sont pas le summum du summum de l'originalité absolue, elles n'en méritent pas moins l'attention soutenue de l'auditeur, ne serait-ce que parce que Cannabich a défriché de nombreux territoires dans lesquels son ami et collègue Mozart s'engouffrera plus tard. Les deux hommes se sont rencontrés maintes fois, en particulier lorsque Mozart passa par Mannheim - où Cannabich fut longtemps le directeur musical de la ville. Sa Symphonie pour deux orchestres, qui joue sur des effets spatiaux, aura-t-elle inspiré le jeune Mozart lorsqu'il écrivit son Notturno pour quatre orchestres, également proposé par Reinhard Goebel ?

Rebel, Les Eléments

Pour finir, l'Ouverture et une suite extraite de l'opéra Amadis des Gaules de Jean-Chrétien Bach, qui fut créé à Paris en 1779 - et redonné voici deux ou trois saisons à l'Opéra-Comique de Paris, peut-être les uns et les autres d'entre les aimables lecteurs l'auront-ils vu ? Voici berlinoisement, en tous les cas, une bonne occasion d'entendre cette musique enfin correctement servie... Tout cela à retrouver dans la Salle de concerts numérique

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