Loin des sempiternels Bruckner-Mahler-Strauss dont tant de chefs invités font leurs choux gras (pas seulement au Philharmonique de Berlin d'ailleurs), le discret mais efficace et talentueux Alan Gilbert a choisi de commencer son concert philharmonico-berlinois avec une œuvre d'une intense intimité : la cantate BWV 58 de Bach "Ach Gott, wie manches Herzeleid" ; certes, elle n'est pas a priori destinée à cette période du calendrier liturgique puisque conçue pour le premier dimanche après l'an nouveau - un recyclage d'une plus ancienne cantate apparemment destinée à la Fête de la circoncision, traditionnellement célébrée le premier janvier.
Suit la non moins intime Symphonie "Italienne" de Mendelssohn, l'une de ses plus stupéfiantes réussites : orchestration, conduite thématique, invention mélodique, tout est brillant et parfait. Pour une fois, le titre est bien du compositeur, qui écrivit son chef-d'œuvre en 1833 à l'intention de la London Philharmonic Society. Le concert s'achève sur une (hélas) rareté, la troisième symphonie du génial Danois Carl Nielsen (achevée en 1911), dite "Espansiva", un sous-titre emprunté au premier mouvement Allegro espansivo. On s'arrache encore les cheveux à savoir ce qu'il a bien voulu exprimer par cet adjectif : le mouvement tend-il à s'épancher, à s'étendre ? La symphonie comporte, chose unique chez Nielsen, deux parties vocales : ainsi sont recyclés les deux solistes de la cantate de Bach. La boucle est bouclée...
Concert à écouter en direct samedi 22 novembre à 19 heures (notez l'horaire) dans l'incontournable Salle de concerts numérique du Philharmonique de Berlin.
La saison complète 2014-2015 du Philharmonique de Berlin, sujette à d'éventuelles petites modifications dont nous vous tiendrons informés au jour le jour
La page de Qobuz dédiée au Philharmonique de Berlin avec tous les articles archivés
Les archives de la Salle de concerts numérique, soit plus de 300 concerts à ce jour.
NOUVEAU dans les archives : Les concerts de Karajan !