C'est lors d'une masterclasse de direction d'orchestre à Léningrad en 1968 que le vénérable maestro Herbert von Karajan "découvrit" le jeune chef letton Mariss Jansons, et l'invita illico à venir étudier avec lui à Berlin. Las, la dictature soviétique opposa son véto à la chose, à l'immense chagrin du jeune musicien, mais l'intérêt que lui avait témoigné Karajan porta quand même quelques fruits, de sorte qu'on l'autorisa à se rendre à Vienne auprès de Swarowsky. De Vienne, Jansons reprit contact avec Karajan qui put l'inviter à l'assister pour le Festival cuvée 69. En 71, il remporta le Deuxième prix du Concours Karajan et cette fois, le maestro l'invita (par les voies officielles) à devenir son assistant à Berlin. Rebelotsky, la dictature soviétique s'opposa au projet, les voies officielles ne se fatigant même pas à transmettre la proposition à Jansons déjà retourné en URSS. C'est donc comme assistant de Mravinsky à Léningrad qu'il affûta ses baguettes, avant qu'un beau jour, le Philharmonique d'Oslo ne lui propose, par voie diplomatique, de devenir leur directeur musical. Après quelques tiraillements d'usage - les dictatures aiment bien faire savoir qu'elles décident de tout - Jansons fut autorisé à se rendre en Norvège au titre de chef invité, pas officiellement de directeur musical, quitte à ce que l'Orchestre l'appelle comme il lui chaudrait sur place. Pendant dix ans donc, Jansons fit la navette entre Est et Ouest sans véritable contrat... mais il était arrivé à se placer fermement sur l'échiquier planétaire de la direction d'orchestre.
Le 21 janvier 1976, le Philharmonique de Berlin l'invita pour la première fois (certes, son début officiel est daté du 27 septembre 1971 dans le grand ouvrage célébrant le centenaire de l'Orchestre, mais c'était pour le concours déjà mentionné, pas pour un concert de saison, et il partageait le podium avec Gabriel Chmura, Antoni Wit et Emil Tchakarov), dans un programme comportant Pacific 231 de Honegger, le Deuxième concerto de Beethoven avec Gelber, et la Première de Sibelius. Depuis 1988 il revient quasiment chaque saison. Pour le concert retransmis en direct de Berlin le vendredi 10 mai, il nous propose la Musique pour cordes, percussion et célesta de Bartók et la Première symphonie de Brahms, programme appartenant au répertoire de prédilection de Jansons, à savoir les romantiques tardifs et les premiers modernes.
Musique pour cordes, percussion et célesta par Jansons
La saison complète 2012-2013 du Philharmonique de Berlin, sujette à d'éventuelles petites modifications dont nous vous tiendrons informés au jour le jour
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