Si la cinquième symphonie de Prokofiev (1944), avec ses accents vainqueurs et son ton insolent et insouciant (curieux pour un ouvrage de 1944 !), a rapidement trouvé le cœur des mélomanes pour ne plus jamais le quitter, la sixième de 1947 semble être passé inaperçue. Alors qu'elle est, en quelque sorte, le pendant tragique de la cinquième ; mais sans doute est-ce cet aspect sombre qui l'a reléguée au second plan. Dommage, très dommage, car elle présente bien des splendeurs qu'il est temps de remettre à l'honneur. Ce que fera Valéri Guerguiev ce soir avec le Philharmonique de Berlin, qui n'a pas donné cet ouvrage depuis bien des années alors que la cinquième a eu droit aux honneurs deux fois lors de ces cinq dernières saisons. En trois mouvements au lieu des quatre habituels, un peu comme les grandes symphonies à la française de Franck, Chausson ou Honegger, l'œuvre et le compositeur furent condamnées pour formalisme décadent par le décret Jdanov de 1948 - Jdanov dont la seule bonne action de cette année est qu'il passa de vie à trépas grâce à un trop solide attachement à la vodka...
Le concert débute par un des grands chevaux de bataille du Philharmonique de Berlin et des pianistes de tout poil, le quatrième concerto de Beethoven ; on rappellera qu'il fut créé en 1808 dans un seul et même concert-marathon de créations rassemblant les cinquième et sixième symphonies ainsi que la Fantaisie chorale. En solo Hélène Grimaud, une habituée des lieux e de l'Orchestre, qui y fit sa dernière apparition en 2010 avec Ravel. Le concert est à retrouver en direct dans la Salle de concerts numérique samedi 28 février à 19h.
La saison complète 2014-2015 du Philharmonique de Berlin, sujette à d'éventuelles petites modifications dont nous vous tiendrons informés au jour le jour
La page de Qobuz dédiée au Philharmonique de Berlin avec tous les articles archivés
Les archives de la Salle de concerts numérique, soit bien plus de 300 concerts à ce jour.
NOUVEAU dans les archives : Les concerts de Karajan !