Du 3 au 27 juin, le Festival de Saint-Denis accueillera un superbe plateau de solistes et d'orchestres dans la cadre impressionnant de la Basilique. Une édition 2014 où se croiseront notamment Renaud Capuçon, Ibrahim Maalouf, Julia Fischer, Khatia Buniatishvili, Leonardo Garcia Alarcon ou bien encore Myung-Whun Chung.

Chaque année un peu plus encore, le Festival de Saint-Denis est l’un des grands temps forts de la musique vivante en Ile-de-France. La Basilique est évidemment au cœur d’une programmation toujours mûrement pensée. Des concerts tendant de solides ponts entre passé et présent, patrimoine et création, permettent aux festivaliers de croiser, côté interprètes, des épées comme des futurs grands de demain. Pour souligner cette belle singularité au cœur de son édition 2014 qui se déroulera du 3 au 27 juin, il suffit de constater qu’un concert sera consacré à la grande Hildegarde de Bingen, religieuse bénédictine mystique, femme de lettres et surtout compositrice du XIIe siècle, tandis qu’un autre offrira la création française d’un oratorio de la fascinante compositrice finlandaise Kaija Saariaho

Elle signa plus de soixante-dix chants liturgiques, hymnes et séquences. Pour elle, la musique était la forme la plus élevée de l’activité humaine, « le miroir de l’harmonie des sphères célestes et des chœurs angéliques ». Sans Hildegarde de Bingen, la musique serait sans doute autre… Nombreux sont celles et ceux fascinés par la personnalité comme par l’œuvre de celle qui fut béatifiée en 1244 par Innocent IV et inscrite comme sainte au Martyrologe romain à la fin XVIe siècle. Ibrahim Maalouf vient donc ajouter son nom à cette liste de fans. Mardi 3 juin, pour le concert d’ouverture du Festival de Saint-Denis, le compositeur et trompettiste a conçu une nouvelle partition célébrant cette extra-terrestre du Moyen-Age, avec les voix d’enfants et les cuivres au cœur, inspirée des chants d'Hildegarde et de la Basilique qu’il connaît bien. Ce concert sera dirigé par la directrice musicale de la Maîtrise de Radio-France, Sofi Jeannin, très remarquée à Saint-Denis l’an dernier dans le Requiem de Fauré. Également impliqué dans ce projet, les Musiciens de Saint-Julien dirigé par François Lazarevitch.

Ibrahim Maalouf - © Denis Rouvre

C’est une autre femme extraordinaire que le Festival de Saint-Denis célèbrera mardi 27 mai en la personne de la philosophe et résistante Simone Weil. La Basilique accueillera la création française de La Passion de Simone, un oratorio signé Kaija Saariaho sur un livret d'Amin Maalouf. Pour interpréter cette œuvre, la soprano Karen Vourc’h chantera aux côtés de la soprano Raquel Camarinha, de la mezzo-soprano Magali Paliès, du ténor Johan Viau et du baryton Florent Baffi et du Secession Orchestra dirigé par Clément Mao-Takacs.

Kaija Saariaho - © Jean-Baptiste Millot pour Qobuz.com

Dire qu’elle est assez unique est un doux euphémisme… Dans son approche de l’écriture comme dans la transformation du matériau sonore, Kaija Saariaho ne ressemble qu’à elle-même. Depuis plusieurs décennies, l’œuvre de la compositrice finlandaise fascine toujours un peu plus chaque jour. Tout y est délicat et ample à la fois. On la suit partout, que l’univers soit lyrique ici ou chambriste là, orchestral ou soliste… Que Saariaho utilise ou non les machines, sa musique atteint une forme puissante d’expressivité. Cette Passion de Simone (parue au disque chez Ondine) est une pièce supplémentaire au puzzle de son œuvre apparemment complexe mais qui laisse entrevoir la lumière et la poésie comme rarement. Un parcours influencé par la musique spectrale, un rapport majeur entretenu avec la voix humaine, un mélange des ressources électroniques et des instruments traditionnels, Kaija Saariaho est une compositrice contemporaine dont la démarche passionne.

Renaud Capuçon - © Jean-Baptiste Millot pour Qobuz.com

Mais la cuvée 2014 du Festival de Saint-Denis proposera bien d’autres trésors parmi lesquels un concert Bach/Schoenberg en compagnie de Renaud Capuçon et Nathalie Stutzmann (mardi 10 juin), un programme Mozart/Haydn emmené par l’Ensemble Pygmalion et son jeune et brillant chef Raphaël Pichon (mercredi 11 juin), ou bien encore une Symphopnie n°4 de Brahms dirigée par Myung-Whun Chung à la tête de l’Orchestre Philharmonique de Radio-France à laquelle viendra s’ajouter le Concerto pour violon de Mendelssohn avec Julia Fischer (jeudi 19 juin). Cette même Julia Fischer sera également à l’affiche d’un concert chambriste aux côtés de ses confrères Alexander Sitkovetsky, Nils Mönkemeyer et Benjamin Nyffenegger pour des quatuors de Beethoven, Schumann et Chostakovitch (samedi 7 juin).

D’autres fortes personnalités de la sphère classique se retrouveront à l’affiche du Festival de Saint-Denis parmi lesquelles Gérard Caussé, Edgar Moreau, Julie Fuchs, Khatia Buniatishvili, Les Cris de Paris, Ottavio Dantone, Daniele Gatti, Franco Fagioli et Leonardo Garcia Alarcon.

Kaija Saariaho : interview vidéo Qobuz

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