Mercredi 17 septembre, Così fan tutte résonnera dans la Cité de la Musique. Créé à Vienne le 26 janvier 1790, il a été conçu tandis que résonnaient encore les échos de la prise de la Bastille et de la « grande peur » d’août 1789. À première vue, l’œuvre du grand Wolfgang ne semble rien en savoir : les gestes mozartiens d’inspiration explicitement révolutionnaire, s’il y en a, seraient plutôt à chercher dans ses Noces de Figaro ou dans son Don Giovanni refusant la loi jusqu’à la mort.
Così fan tutte, au contraire, semble être un joyeux badinage sentimental qui, par une mise à l’épreuve de la fidélité, par des quiproquos et des travestissements sans cesse relancés, finit par réaffirmer les joies du mariage. Pour tester la fidélité de leurs belles, deux jeunes hommes font mine de partir à la guerre et reviennent déguisés en Turcs pour séduire la fiancée de l’autre…
Pourtant, cette collaboration entre Mozart et Da Ponte pourrait aussi être lue autrement. Certains ont pu y voir une sorte de contrepoint sombre à l’idéal des Lumières, notamment par l’indéniable sadisme qui fait de l’être humain un simple pion au sein d’un jeu de rôles. Mais surtout, dans les relations de pouvoir qui structurent le jeu amoureux, ce ne sont pas toujours les plus puissants qui gagnent…
La production proposée ce 17 septembre à la Villette réunira autour du Chœur et l’Orchestre de l'Opéra de Rouen dirigé par Oswald Sallaberger, les voix de Guylaine Girard, Marie Lenormand, Virginie Pochon, John Bellemer, Edwin Crossley-Mercer et Luciano di Pasquale.
A noter que deux jours plus tôt, lundi 15 septembre, ce Così fan tutte sera joué à l’Opéra de Rouen.