QIBUZ / Lundi 22 février 2016

• Ron Carter, champion du monde !

Les fans de jazz savaient depuis des lustres que Ron Carter était un vrai marathonien de l’enregistrement. Impossible de ne pas croiser le nom du grand contrebassiste dans n’importe quelle discothèque de jazz. A 78 ans, ses faits d’arme sont enfin recensés au point que le musicien originaire de Ferndale dans le Michigan a été officiellement sacré par la célèbre institution Guinness World Records comme le contrebassiste ayant le plus enregistré au monde avec 2221 séances comptabilisées à la date du 15 septembre 2015. Des sessions où l’on peut croiser quasiment toute la jazzosphère : Miles Davis, George Benson, Chick Corea, Horace Silver, Wes Montgomery, Herbie Hancock et des centaines d’autres.

• Mazeltov Drake !

Dans un stade? Dans un théâtre? Ou alors dans un festival? Où Drake s’est-il donc produit samedi soir ? Dans une bar mitsvah ! Le rappeur canadien était en effet l’invité surprise d’une jeune new-yorkaise qui fêtait sa bar mitsvah. Drake qui est d’ailleurs à moitié juif (il avait recréé sa propre bar mitzvah en 2014 lors d’une émission de Saturday Night Live), s’est lancé dans l’interprétation de son tube Hotline Bling. Aucune information n’a filtré quant à la somme d’argent que les parents de la jeune fille ont dû débourser pour lui offrir ce joli cadeau…

• Chet pour tous ! Tous pour Chet !

L’impact de Chet Baker par-delà la jazzosphère est bien connu, aussi ce projet ne surprendra personne. Avec Autour de Chet qui paraitra le 29 avril, c’est un casting éclectique et cinq étoiles qui rendra hommage au grand trompettiste américain disparu le 13 mai 1988. Réalisé par Clément Ducol, l’album alléchant proposera des reprises interprétées par un quartet réunissant le pianiste Bojan Z, le batteur Cyril Atef, le bassiste Christophe Minck et le violoncelliste Pierre-François Dufour. Des jazzmen donc mais aussi des artistes venus de la chanson, de la pop et de la soul. On pourra ainsi entendre sur cet hommage à Chet Baker Charles Pasi revisiter It Could Happen To You, Hugh Coltman et Erik Truffaz s’attaquer à Born To Be Blue, Élodie Frégé et Alex Tassel interpréter But Not For Me, Piers Faccini et Luca Aquino sur A Taste Of Honey, My Funny Valentine repris par Yaël Naïm, Let ‘s Get Lost par Stéphane Belmondo et Rosemary Standley, The Thrill Is Gone par Camélia Jordana et Erik Truffaz, Nature Boy par José James et Airelle Besson également présente avec Sandra Nkaké sur Grey December, mais aussi le tandem Ibeyi et Benjamin Biolay (à la trompette !) reprendre Moon And Sand.

Autour de CHET BAKER from Thomas Nowak Consulting on Vimeo.

• Quoi de neuf ? Mozart !

Considérée comme perdue et retrouvée au Musée de la musique à Prague, une cantate co-signée par Mozart et Salieri a retenti à Prague, le 16 février, après plus de deux siècles ! Cette œuvre datant de 1785 « constitue une clé pour une nouvelle compréhension de la relation entre Mozart et Salieri », a indiqué à l'AFP le musicologue et compositeur allemand Timo Jouko Herrmann, à qui revient le mérite de la découverte. Les deux compositeurs étaient des « collègues qui travaillaient ensemble », a insisté Herrmann, alors qu'une légende attribue à Salieri la responsabilité de la mort de son collègue autrichien. La cantate Per la ricuperata salute di Offelia a été écrite en commun par Mozart, Salieri et un certain Cornetti, sur les paroles du librettiste Lorenzo Da Ponte, pour saluer le rétablissement de la soprano anglaise Nancy Storace. La composition a été exécutée par le claveciniste Lukas Vendl, lors de la présentation officielle de l’œuvre, qui sera prochainement exposée au public. Selon l’AFP, la partition se trouvait au Musée de la musique à Prague depuis les années 50, mais n'avait pu être correctement identifiée. Elle l'est maintenant, grâce à de nouvelles technologies, et les noms cryptés des auteurs ont été déchiffrés. « C'est Timo Jouko Herrmann qui a déterminé le caractère unique de cette œuvre », a indiqué le musée dans un communiqué.

• Le roi Damon

On connait l’affection de Damon Albarn pour le continent africain en général et le Mali en particulier, lui qui publia en 2002 le superbe Mali Music, un album sur lequel il se produisait avec de nombreux musiciens locaux. Suivront en 2013 l’album Maison des Jeunes et, deux ans plus tard, Terry Riley's In C Mali. Début février, le chanteur de Blur se produisait au festival Acoustik Bamako au Mali, et ce malgré l’état d’urgence. Aussi, pour le remercier de sa participation, il aurait été sacré « roi local », selon BBC Radio 4. Dans une école, une classe porte même désormais son nom ! Interrogé sur ces faits, Albarn a déclaré : « Je ne suis pas habitué à ce genre de chose mais c’est fantastique de voir cette classe. Surtout que c’est une école dédiée à la musique et à la danse. C’est là que se trouve mon cœur, donc mon cœur est ici. »

• Orelsan, libre de ses mots

Orelsan relaxé ! Rejugé pour injure et provocation à la violence envers les femmes dans plusieurs de ses textes, le rappeur a en effet été relaxé par la cour d'appel de Versailles, qui invoque la « liberté d'expression ». La cour a jugé que sanctionner les chansons incriminées « reviendrait à censurer toute forme de création artistique inspirée du mal-être, du désarroi et du sentiment d'abandon d'une génération, en violation du principe de la liberté d'expression ». L’AFP rappelle qu’à l'audience de décembre, l'avocat général n'avait pas formulé de réquisitions, s'en remettant à la cour. Dans leur décision, les magistrats soulignent qu’Aurélien Cotentin alias Orelsan « n'a jamais revendiqué publiquement la légitimité des propos violents, provocateurs ou sexistes tenus par les personnages de ses textes qu'il qualifie lui-même de perdus d'avance ». En outre, ajoutent les juges, une écoute exhaustive et non tronquée de ses chansons permet de réaliser qu'Orelsan n'incarne pas ses personnages et que la distanciation entre eux est évidente. Le rappeur s’est dit ravi, apaisé et soulagé, a déclaré son avocat, saluant une reconnaissance du caractère presque absolu de la liberté de création et de la liberté artistique et les termes extrêmement forts de la cour, qui ne laissent place à aucune équivoque. « C'est une très grande déception », a réagi pour sa part l’avocat des cinq associations féministes qui poursuivaient Orelsan, dénonçant des textes « d'une violence inouïe ». Il s'agissait du troisième procès pour le rappeur dans ce dossier. En 2013, le tribunal correctionnel de Paris l'avait condamné à 1000 euros d'amende avec sursis pour certains des passages litigieux…

• Deep Purple toujours sans Blackmore

C’est toujours la guerre entre les vieux hard rockeurs de Deep Purple. Leur ancien guitariste Ritchie Blackmore vient d’annoncer qu’il ne se rendra pas à la cérémonie du Rock and Roll Hall of Fame où le groupe soit être « intronisé » car le line-up actuel du groupe refuserait de jouer avec lui ! La rumeur veut que ce refus vienne en fait de Bruce Payne, manager actuel de Deep Purple. Co-fondateur du groupe et auteur de leurs plus célèbres riffs de guitare parmi lesquels celui de Smoke On The Water, Blackmore ne s’est pas produit avec eux depuis son départ en 1993.

• Aix amputé

Secousse sismique au Festival d'Aix-en-Provence : la grande manifestation d’art lyrique a en effet décidé de reporter à 2018 la production Seven Stones programmée cet été, pour des raisons budgétaires, a annoncé à l'AFP son directeur Bernard Foccroulle. « Le festival a subi des réductions de financements sur tous les terrains… Nous avons eu une baisse de subvention publique du département ainsi que le décès d'un important mécène ». En outre, plusieurs institutions qui s'étaient déclarées intéressées par une coproduction de Seven Stones ont renoncé, comme le festival Ruhrtrienale. Le report à 2018 permet de mettre en œuvre de nouveaux partenariats. « Le report de cette production permet d'économiser 400.000 euros sur un budget total de 22 millions d'euros, a précisé Foccroulle. Sinon, nous entrions dans une zone de risque… Même le Festival d'Aix est sur le fil, et chaque subvention compte ». Les coûts de sécurité du Festival d’Aix ont en outre augmenté, à la suite des attentats, comme pour tous les lieux de spectacle. Seven Stones, une « petite forme » de 1h20 est composé par le Tchèque Ondrej Adamek sur un livret de l'auteur islandais Sjon, qui a travaillé notamment pour Björk et le cinéaste Lars von Trier. Cette création mondiale, qui part de la « première pierre, celle qui faillit servir à lapider la femme adultère sauvée par le Christ », met en scène quatre solistes et douze chanteurs du chœur Accentus de Laurence Equilbey. Du 30 juin au 20 juillet, le Festival d’Aix présentera cinq nouvelles productions dont Cosi fan tutte de Mozart mis en scène par le cinéaste Christophe Honoré, Pelléas et Mélisande de Debussy, Le Triomphe du temps et de la désillusion de Haendel et l'opéra en arabe et en français Kalila wa Dimna.

• Rihanna dans les cordes

Rihanna a repoussé le début de sa tournée mondiale après avoir déjà dû renoncer à chanter aux Grammys à Los Angeles en raison d'un risque pour ses cordes vocales… Le premier concert de sa tournée mondiale est désormais prévu le 12 mars à Jacksonville en Floride. La tournée devait initialement commencer le 26 février à San Diego, mais Rihanna a reporté huit concerts. Le 27 janvier, elle a publié Anti, son huitième album, le premier depuis 2012.

• Nomination à Bayreuth

Après le tandem, place au trio ! Katharina Wagner, directrice du prestigieux Festival de Bayreuth, possédait jusqu’ici à ses côtés le chef Christian Thielemann, comme directeur musical de la grande manifestation wagnérienne dont l’édition 2016 se déroulera du 25 juillet au 28 août, mais personne pour se pencher sérieusement sur les finances. Elle vient enfin de nommer ce tant attendu directeur général : Holger von Berg. Agé de 49 ans, l’heureux élu qui devra notamment trouver de nouveaux financements pour développer de nouvelles productions a travaillé précédemment au Residenztheater de Munich, à l'Alte Oper de Francfort, au Landestheater de Mecklenburg et au théâtre de Regensburg.

• Et Dieu ressuscita Georges Harrison !

Le 20 mai, Eric Clapton publiera I Still Do, son nouvel album studio sur son label Bushbranch en association avec Surfdog Records. Produit par Glyn Johns qui avait déjà travaillé avec le guitariste en 1977 sur Slowhand, ce nouveau disque accueille un étrange invité. En effet, un certain Angelo Mysterioso est crédité à la guitare acoustique et au chant sur le titre I Will Be There. Ce nom de Mysterioso fut utilisé autrefois par George Harrison pour son travail sur la chanson Badge co-écrite avec Clapton pour l’album Goodbye de Cream… Les deux musiciens eurent la particularité d’avoir partagé la vie de la même femme, Patricia Ann Boyd, évidemment à deux époques différentes. Le défunt Beatles l’épousa en 1966. Ils divorceront en 1977, deux ans savant que celui que ses fans surnomment Dieu (God in English) ne lui passe à son tour la bague au doigt. Eric et Patricia divorceront quant à eux en 1988…

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