Pour éviter à la chanson francophone de tourner en rond, de se mordre la queue et donc de se faire mal, Pierre Lapointe en dévie la trajectoire… Depuis plus d’une décennie, le chanteur s’applique à cette mission avec une singularité et un don qui en font LA voix la plus atypique que le Québec ait enfantée depuis belle lurette. Une voix pop, tantôt attachante, tantôt provocante, toujours déstabilisante. La délicatesse de ses compositions offre surtout des assemblages osés ET éclectiques, où le mot est roi. Une fanfare ici, un tsunami de cordes là, des gouttes de piano un peu plus loin, même ses musiques et ses arrangements sont insaisissables et débordent d’imagination… Avec Paris tristesse, Lapointe signe une version intimiste de ses propres titres, seul au piano, ainsi que trois vibrants hommages au patrimoine gaulois avec des relectures de C’est extra de Léo Ferré, du Mal de vivre de Barbara et de Comme ils disent de Charles Aznavour. Ces statues du Commandeur mais aussi son parcours personnel, sa boulimie de projets (cet été encore, il jouait les animateurs sur France Inter et, l’an prochain, il sera juré pour le The Voice québécois) sans oublier son rapport à Paris, au piano et à sa propre voix, Pierre Lapointe passe à table le temps d’un long entretien sans langue de bois.
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