A l'occasion de la parution, chez Solstice, de la tragédie lyrique Salamine, le grand musicologue belge Harry Halbreich évoque la carrière de son auteur, le compositeur Maurice Emmanuel, contemporain oublié de Debussy, Ravel, Roussel et Dukas.

Il est l’un de ces oubliés de la musique du XXe siècle. Mais chaque nouvelle parution discographique rappelle comment l'art de Maurice Emmanuel n’est guère anecdotique. Compositeur, musicologue, helléniste, pédagogue, passionné de modalité (il s’intéresse aussi bien aux chansons populaires bourguignonnes et bretonnes qu’à la musique religieuse et au chant grégorien!), celui qui vit le jour à Bar-sur-Aube, le 2 mai 1862, appartient à la génération de musiciens français nés entre 1860 et 1875. A côté de Debussy, Ravel, Roussel, Dukas, Emmanuel a tracé sa propre voie, entre la science et la création artistique… 85 ans après sa création à l’Opéra de Paris, c’est une œuvre lyrique majeure de l’entre-deux-guerres qui ressuscite enfin grâce au label Solstice : Salamine, tragédie lyrique en trois actes, d'après Les Perses d'Eschyle, dans laquelle Maurice Emmanuel, de son propre aveu, a voulu exprimer sous une forme moderne «la pensée, toujours jeune, du vieil Eschyle». Même si certains critiques regrettent que le livret ait été si peu adéquat aux attentes contemporaines, Emmanuel reçoit de ses élèves (Messiaen, Migot) et de ses pairs des témoignages d’estime et d’admiration, en particulier de Paul Dukas. Le passionnant musicologue belge Harry Halbreich, grand admirateur d'Emmanuel, revient sur la genèse de cette Salamine ressuscitée et sur la vie de ce compositeur disparu à Paris, le 14 décembre 1938.

Le site de l'Association des Amis de Maurice Emmanuel

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