La Tête contre le mur, titre du sixième album solo de l’inclassable David Lafore, fait avant tout référence à un film de Georges Franju (La Tête contre les murs, 1959), qui suit les pérégrinations d’un « infirme de la liberté », alternant internements et incarcérations. De quoi David Lafore est-il prisonnier ? Principalement de tourments qu’il égrène sous des dehors faussement naïfs, disque après disque, concert après concert (entre 120 à 150 concerts par an). Son incapacité à faire l’amour (Apprends-moi), le suicide (Dans l’eau), l’obsession (En boucle) forment, entre autres, le corpus thématique de cet album où les sentiments les plus violents sont toujours exprimés à travers une certaine douceur vocale et une musique minimaliste, parfois franchement légère (Déçu).
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David LaforeEnregistré avec la complicité de Christophe Van Huffel (Tanger, Alan Vega, Christophe...), La Tête contre le mur marque les débuts de l’auteur-compositeur-interprète-poète dans la musique électronique, ce qui n’enlève en rien la sensibilité à laquelle il est coutumier dans ses projets solo depuis 2004. Écrire un conte de la folie ordinaire sur des rythmes sobres et carrés : telle est la couleur improbable et séduisante choisie par Lafore pour cet opus qui comprend, par ailleurs, une reprise de Heartbeats de The Knife.
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David LaforeLe personnage du film de Franju finissait par comprendre que les murs qui entravaient sa liberté, c’était lui-même qui se les construisait. À travers la liberté totale que lui apporte la musique assistée par ordinateur et l’auto-production, David Lafore parvient lui aussi à pousser les murs de son univers et semble entrouvrir une petite porte vers la lumière.
