Avec son deuxième album "Avec les yeux", la Dieppoise poursuit sa réhabilitation de la chanson française des années 80, synthétique et poétique

Éclairée comme Lauren Bacall dans Le Port de l’angoisse, Fishbach met son regard bleu en exergue sur la pochette de son deuxième album, Avec les yeux. Moins femme fatale qu’animal en embuscade, elle utilise ses grands yeux pour capturer chaque événement de la forêt féérique dans laquelle elle nous emmène. La magie peut surgir de manière minimaliste (Nocturne et ses synthés oniriques ou Quitter la ville et sa guitare nonchalante), ou clinquante (les guitares électriques flamboyantes de La Foudre ou Tu es en vie).

Fishbach - Dans un fou rire (Alternative Video)

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Le raffinement et le kitsch ne forment qu’un seul et même mouvement passionné (rappelons sa passion pour la variété française des années 1980, celle de Daniel Balavoine ou Rose Laurens). Les yeux sont aussi immenses que la voix est profonde et c’est avec son timbre caverneux que Fishbach se laisse volontiers aller à un surréalisme qui « sublime le réel », au sein d’arrangements à la fois hors-normes et bizarrement familiers, signés Michael Declerck (moitié de Justice).

Fishbach - Presque beau (Clip officiel)

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Le monde parallèle – étrange et séduisant – qu’Avec les yeux dessine titre après titre possède le pouvoir de faire cohabiter une superficialité étincelante (Masque d’or) et une sauvagerie brute (De l’instinct). Parmi les héroïnes eighties de la chanteuse, on pourrait également citer Catherine Ringer (plus pour l’univers déjanté que pour la voix). Et comme elle, la trentenaire ne goûte pas la tiédeur. Injectés de sang ou bien espiègles, les yeux de Fishbach sont parmi les plus expressifs de la chanson française d’aujourd’hui.

Fishbach - Téléportation (Clip officiel)

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