Près de quatre-vingts plages remastérisées en cinq chapitres : on n’en finit pas de célébrer le vingtième anniversaire de la disparition du maître. Le crépuscule du dieu débute par un ultime chef-d’œuvre avec Marcus Miller (Tutu), et se poursuit par quelques talentueuses redites (Music From Siesta), une poignée de sessions en roue libre (Doo-Bop), et d’authentiques moments d’émotion, comme Amandla qui démontre (la prestation de l’alto Kenny Garrett) que le trompettiste n’a alors rien perdu de ses capacités d’émulation. Live Around The World, qui compile les trois dernières années de concerts de Davis (et inclut un bouleversant Hannibal, capté quelques semaines à peine avant sa disparition), atteint des sommets, entre un funk libertaire et l’espace concédé aux solistes. Mais on se précipitera vers le volume consacré aux raretés et inédits : de thèmes méconnus (un éruptif Maze extrait des légendaires Rubber Band Sessions) en appariements baroques, la trompette cingle l’espace en désintégrant les clivages. Bien davantage qu’un trop prévisible Zucchero, on saluera les prestations de Chaka Kahn, dans un Sticky Wicked produit par Prince, et le choc culturel offert dans Oh Patti par le groupe britannique Scritti Politti.

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