Les voix masculines ne sont pas si nombreuses dans le monde du jazz. Gregory Porter, sur ce premier album, s’inscrit dans une esthétique classique, impose une prestance. Voix chaude et ample, phrasé sûr et technique impeccable, standards abordés sans tentation démonstrative (Skylark), avec le désir d’en habiter la mélodie : cette simplicité laisse toute sa place à l’interprétation. Un rien de soul, entre Bill Withers et Leon Thomas, vient habiter un swing tenu de main de maître tout au long de cette session, jusque dans des séquences de scat fugaces, mais pulsées (le Black Nile de Wayne Shorter). Porter écrit, se dévoile un peu plus sur des ballades ou ce qui constitue un déjà presque tube, 1960 What, titre entre souvenir et hommage. À suivre.