La claque Clark

Le blues, encore ? Voilà bien l’idiome, certes indéboulonnable, mais géniteur d’une armada de musiciens bavards et incontinents, techniquement doués parfois même mais dans 90% des cas musicalement inintéressants au possible… Avec Gary Clark Jr., qui se produit au Nouveau Casino le 12 juillet, l’affaire est toute autre. A 28 ans, ce Texan est perçu par beaucoup comme le Messie, sorte de Stevie Ray Vaughan du Troisième Millénaire. Il est surtout animé d’un goût et d’un raffinement rare sur la scène blues. Point de solos bavards ou gras du bide, ni de plans éculés, le guitariste love son style dans un halo soul simplement merveilleux. Rien de révolutionnaire, juste du beau… Né le 15 février 1984 à Austin, Gary Clark Jr. attaque la guitare vers douze ans, passant son adolescence à se produire dans divers clubs locaux avant d’être repéré par Clifford Antone, patron d’Antone's, mythique salle d’Austin où explosa justement Stevie Ray Vaughan et son frère Jimmie… Un Jimmie Vaughan avec lequel le jeune Clark croisera justement le fer. Son nom circule alors rapidement comme celui de la star montante du rock’n’roll texan… A l’été 2011, il publie un EP chez Warner Bros, The Bright Lights EP. Et quelques mois plus tard, Gary Clark Jr. se retrouve à la Maison Blanche avec les plus grandes stars du blues pour jouer lors de la soirée Red, White, and Blues. Mais derrière ces divers faits d’arme se cache surtout un esthète, un vrai. Un jeune musicien connaissant les tables de la loi blues, mais aussi rock et surtout soul, sur le bout des ongles. Même sa voix, assez sensuelle, possède un grain « autre ». Il y a chez Gary Clark Jr. du Otis Redding, du Shuggie Otis, du Hendrix bien entendu et, effectivement, du Stevie Ray Vaughan… Sur cette vidéo, son style tout en finesse (vers la deuxième minute, le solo dans lequel il se lance est une merveille d’épure stupéfiante !) saute à la gueule. Le choc.