Née dans la même ville que James Brown, à Augusta en Géorgie, Sharon Jones avait tout pour devenir la grande diva soul qu’on connait. La "Queen of funk", comme l’appellent nos voisins anglais, a longtemps été surveillante pénitentiaire et convoyeur de fonds avant que sa carrière ne décolle. Des métiers durs, qui ont certainement rendu sa musique plus pénétrante encore…
Avant de devenir la référence du groove, elle débute le chant lors de cérémonies religieuses. Elle collabore ensuite en tant que choriste aux côtés de Maceo Parker, les Four Tops, les Drifters ou Peaches and Herb. Sa soul "à l’ancienne" s’inspire de ces multiples influences. Son premier album Dap Dippin’ with Sharon Jones and the Dap-Kings (2002) n’a pas le succès escompté mais son deuxième opus Naturally (2005) remporte tous les suffrages…
Son dernier disque I Learned The Hard Way fait désormais partie des indispensables. Lorgnant cette fois plus vers Curtis Mayfield ou Ray Charles, cet album vient confirmer que Sharon Jones et sa folle équipée sont les dignes (et derniers?) représentants du rhythm’n'blues cuvée fin 60's. Textes qui sentent le vécu, la galère, et les déceptions amoureuses, I Learned The Hard Way donne le frisson devant tant d’humanité.
Sur scène, sa voix rauque et suave et son énergie folle à la James Brown ou Aretha Franklin transcendent. Toujours au top de sa forme à 54 ans, Sharon Jones est l’anti-Amy Winehouse, qui pourtant la cite comme référence, et qui avait travaillé avec les Dap-Kings sur l’album Back To Black.
Le 13 octobre, Sharon Jones a entamé une tournée en Europe, sa première depuis deux ans. Après le Nancy Jazz Pulsations, quatre concerts sont encore programmés dans l'Hexagone en octobre: le 27 à Bordeaux (Salle du Vigean à Eysines), le 28 à Nantes (L'Olympic), le 29 à Paris (La Cigale) et le 30 octobre à Lille (L'Aéronef).
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La session live: Sharon Jones chante Woody Guthrie
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