Samedi 27 novembre, Bruno Mantovani tiendra la baguette face à l’Ensemble Intercontemporain à la Cité de la Musique. Au programme de cette soirée, des œuvres signées Wolfgang Rihm (Gejagte Form / première version) et Hugues Dufourt (Les Chasseurs dans la neige d'après Bruegel), mais aussi des créations de Dmitri Kourliandski ( Objets impossibles) et Mantovani lui-même ( Concerto de chambre).
Si Hugues Dufourt, dans les plages chatoyantes de son cycle désormais classique des Hivers, s’inspire des grands chefs-d’œuvre de la peinture (Rembrandt, Poussin, Guardi ou, pour ces Chasseurs, Bruegel), le jeune compositeur russe né en 1976, Dmitri Kourliandski, joue quant à lui avec les illusions d’optique. Avec lui, le collectif Abstract Birds crée un diptyque pour ensemble, où les images et la musique, se fondant et dialoguant en temps réel, s’inspirent des « objets impossibles », ces constructions abstraites reposant sur les paradoxes perceptifs.
Un peu comme dans les célèbres gravures de Maurits Escher représentant des constructions impossibles, le collectif Abstract Birds a conçu pour le musicien des images – mais abstraites – qui reposent sur des paradoxes perceptifs. Elles dialoguent avec la partition des Objets impossibles, un diptyque pour ensemble dont le second volet répond au premier, comme son négatif.
Pierre Roullier, directeur de l’ensemble 2e2m, évoque ainsi l’œuvre du jeune compositeur russe. « La musique de Dmitri Kourliandski exclut totalement les sonorités instrumentales traditionnelles. Ses œuvres peuvent être assimilées à des objets cinétiques qui, une fois le mécanisme remonté, commencent à produire des sons. » Laboratoire de nouvelles sonorités depuis sa création, l’Ensemble intercontemporain ne pouvait qu’être attiré par les Objets impossibles du jeune Russe.
Cette expérience musicale et visuelle inédite au cœur d’un programme dirigé par Mantovani, qui fera découvrir au public de la Cité de la Musique son tout récent Concerto de chambre ainsi que Gejagte Form, une œuvre de 1996 décrite par son auteur, Wolfgang Rihm, comme un « processus multiforme » et pour finir Les Chasseurs dans la neige d’après Bruegel (2001) de Dufourt, réflexion musicale sur la peinture dont le compositeur cherche à saisir, selon le mot de Kandinsky, « la sonorité intérieure. »
Après avoir remporté cinq premiers prix au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris (analyse, esthétique, orchestration, composition, histoire de la musique) et participé au Cursus d’informatique musicale de l’Ircam, Bruno Mantovani qui est né le 8 octobre 1974 débute une carrière internationale, et ses œuvres sont jouées au Concertgebouw d’Amsterdam, à la Philharmonie de Cologne, au KKL de Lucerne, à la Scala de Milan, au Carnegie Hall et au Lincoln Center à New York, à la Cité de la musique et à la Salle Pleyel à Paris.
Fidèle à ses interprètes de prédilection, il collabore avec de prestigieux solistes (Jean-Efflam Bavouzet, Alain Billard, Jean-Guihen Queyras, Antoine Tamestit, Tabea Zimmermann), chefs d’orchestres (Pierre Boulez, Sir Andrew Davis, Péter Eötvös, Laurence Equilbey, Gunter Herbig, Emmanuel Krivine, Susanna Mälkki, Jonathan Nott, Pascal Rophé François-Xavier Roth), ensembles (Accentus, intercontemporain, TM+), et orchestres (Symphonique de Bamberg, BBC de Cardiff, Symphonique de Chicago, WDR de Cologne, La Chambre Philharmonique, Radio de Francfort, Philharmonique de Liège, BBC de Londres, Académie de Lucerne, Orchestre de Paris, Orchestre de l’Opéra de Paris, Philharmonique de Radio France, Radio de Sarrebrücken, Philharmonie Tchèque, NHK de Tokyo, RAI de Turin, Sinfonia Varsovia, RSO de Vienne).
Depuis septembre 2010, Bruno Mantovani est directeur du Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris.
A noter que ce concert sera diffusé en direct le samedi 27 novembre à 20h sur www.citedelamusiquelive.tv et diffusé sur les ondes de France Musique le 10 janvier 2011 à 20h00.