Le grand claveciniste hollandais jouera Froberger le 22 mars au Théâtre des Bouffes du Nord.

Gustav Leonhardt n’aime pas parler d’interprétation. Plutôt que de « traduire » la musique, il veut la « présenter ». Et, à 80 ans passés, le grand claveciniste néerlandais continue à le faire aux quatre coins du monde. Comme ce sera le cas lundi 22 mars où il offrira au public du Théâtre des Bouffes du Nord un récital consacré à des œuvres de Johann Jakob Froberger, compositeur auquel Leonhardt a déjà consacré plusieurs enregistrements.

Né à Stuttgart le 18 mai 1616, Froberger constitue, après Frescobaldi et avant Pachelbel, un maillon essentiel de la chaîne de clavecinistes et d'organistes originaires du Sud aboutissant à Bach et se distinguant par une grande rigueur formelle et par une écriture plutôt serrée : cela par opposition à ces artistes du Nord, plus portés vers l'envolée lyrique et la liberté formelle, ayant nom Sweelinck, Scheidt ou Buxtehude.

Organiste de la cour de Vienne à partir de 1636, Johann Jakob Froberger est envoyé l'année suivante par l'empereur Ferdinand III, son patron, étudier à Rome auprès de Frescobaldi. Après avoir voyagé en France, aux Pays-Bas et en Allemagne, il est de nouveau à Vienne de 1653 à 1657. En 1662, il est en Angleterre, puis passe les dernières années de son existence chez la princesse Sybille de Wurtemberg au château d'Héricourt près de Montbéliard, où il meurt. Peu de temps avant, il a interdit la diffusion de ses œuvres, qu'on ne connaît que par des impressions posthumes parues à partir de 1693, et surtout par des recueils manuscrits offerts par lui aux empereurs Ferdinand III et Léopold Ier.

Le site officiel du Théâtre des Bouffes du Nord