Après quelques jours de repos bien mérités, le Philharmonique de Berlin fait sa rentrée 2013 avec Riccardo Chailly qui dirigera la quatrième symphonie "Italienne" de son prédécesseur à Leipzig, un certain Mendelssohn, et la trop rare Sixième de Bruckner. Les z'heureux z'abonnés à la [Salle de concerts numérique->http://www.digitalconcerthall.com/tickets/?a=qobuz&c=true] pourront déguster le concert en direct de Berlin ce vendredi soir à 20h

En plus de la météorologie bien plus favorable dès vendredi, un peu de soleil méditerranéen viendra éclairer ce sinistre début d'année à Berlin, sous les traits de la quatrième symphonie dite "Italienne" de Mendelssohn, dirigée par Riccardo Chailly à la tête du Philharmonique de Berlin. Pour mémoire, Chailly est le lointain successeur de Mendelssohn au Gewandhaus de Lepizig, une noble lignée qui a vu s'enchaîner depuis 1835 Gade, Hiller, Reinecke, Nikisch, Furtwängler, Walter, Abendroth, Albert, Konwitschny, Neumann, Masur et Blomstedt. Et afin de tisser un diaphane lien entre l' "Italienne" et Berlin, sachez que Mendelssohn a certes esquissé sa symphonie en Italie, mais l'a terminée... à Berlin, avant de la créer à Londres en 1833. Il s'agit d'une œuvre lumineuse, ébouriffée, juvénile en diable, qui possède une caractéristique rarissime dans le répertoire symphonique : elle est majoritairement dans le ton majeur, mais le dernier mouvement est en mineur et, plus inhabituel encore, se termine sur un accord mineur. Cela dit, cette ultime saltarelle reste tellement endiablée que la tonalité mineure semble secondaire. Disons que c'est un petit coup de vent frais dans un grand moment de soleil.

De toutes les grandes symphonies de Bruckner, la Sixième est sans conteste la plus rarement jouée. Un électron libre dans la production de maturité du compositeur, qui ne l'a d'ailleurs jamais entendu lui-même en entier ; on donna certes les deux mouvements centraux lors d'un concert en 1883, mais l'intégralité dut attendre 1899 et la baguette de Mahler pour se dévoiler au public. Curieusement, Mahler éprouva le besoin de réviser la partition à sa sauce, là où Bruckner lui-même, grand modificateur-de-ses-propres-œuvres devant l'Eternel, en a laissé d'emblée une version définitive et non-remaniée ! Rassurez-vous, c'est bien la version originale de Bruckner que nous donne ce soir Chailly.

Bruckner accueilli au Panthéon par Mendelssohn (le chérubin-joker ?), Liszt, Wagner, Schubert,

Schumann, Weber, Mozart, Beethoven, Gluck, Haendel et Bach - silhouette d'Otto Böhler, vers 1900

Electron libre, car cette Sixième présente bien des différences par rapport aux autres symphonies de maturité : elle dure nettement moins d'une heure là où ses sœurs la dépassent allègrement, ses thèmes semblent moins immédiatement mémorables tout en étant encore plus imbriqués dans la texture générale ; son atmosphère souriante, presque légère (tout étant relatif : c'est quand même du Bruckner !), contraste avec l'ampleur et l'ardent discours de la Septième, l'implacable polyphonie contrapuntique de la Cinquième, le romantisme quasiment médiéval de la Quatrième, et la démesure cosmique de la Huitième. Rien d'étonnant donc que ce soit la moins souvent jouée. Gageons que Chailly saura lui conférer cette transparence italienne qu'aura déjà dégagé la Quatrième de Mendelssohn ! A déguster en direct et en haute-définition sur le site de la Salle de concerts numérique à laquelle, sans doute, vous êtes déjà abonnés depuis bien longtemps. Noooon ? Qu'attendez-vous !

La saison complète 2012-2013 du Philharmonique de Berlin, sujette à d'éventuelles petites modifications dont nous vous tiendrons informés au jour le jour.

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