Ce soir 28 avril à 20h, retrouvez le Philharmonique de Berlin et Gustavo Dudamel dans Ainsi parlait Zarathoustra de Strauss, en vidéo HD en direct de la Philharmonie

Lors de la première présentation de Ainsi parlait Zarathoustra de Strauss par le Philharmonique de Berlin et Arthur Nikisch le 30 novembre 1896 (la création elle-même avait eu lieu trois jours plus tard à Francfort sous la direction du compositeur), la critique autant que le public furent des plus incendiaires. « Aucun doute, sa musique est laide, parfois insupportable… Quand les cacophonies se déchaînent au point que cela sonne parfois comme si chaque musicien jouait ce qui subitement lui passe par la tête… ce n’est plus de la musique, mais un monstre repoussant qui ne mérite pas le saint nom de Musique… Le seul point positif serait éventuellement l’ample introduction, très prometteuse – une promesse qui n’est hélas pas tenue au cours du reste de l’œuvre.. » Le même critique de la Zeitschrift für Musik n’est pas plus tendre trois mois plus tard lorsque le Philharmonique reprend Zarathoustra le février – il est vrai que programmer deux fois dans la même saison une œuvre contemporaine, quelle gageure ! La salle était plus ou moins vide, à la grande joie du critique qui en remet une couche : « …ce monstrueux mélange d’abominables dissonances et d’idées triviales et sans goût m’ont encore plus révulsé que la première fois. Je suis curieux de savoir si la direction du Philharmonique sera inspiré par cette seconde tentative de reprendre une troisième fois la dernière œuvre de Richard Strauss. »

Et oui, monsieur le critique, elle l’a repris, et plutôt deux fois qu’une. En 1902 Nikisch remettait le couvert, et les observateurs observèrent que le chef avait vraiment fait des progrès dans la compréhension de l’œuvre. Est-il imaginable que pour les concerts de 1896 et 97, il ne lui ait pas vraiment rendu justice ? Quoi qu’il en soit, Zarathoustra entrait là définitivement dans le répertoire du Philharmonique de Berlin qui, depuis, le joue plus ou moins toutes les saisons. Samedi prochain, vous pourrez l’entendre (grâce à la Salle de concerts numérique) sous la baguette de Gustavo Dudamel, le très flashy et lourdement marketé chef vénézuélien qui semble défrayer la chronique depuis quelques années. C’est le moment de s’abonner !

Le Concerto pour violon de l’Argentin Osvaldo Golijov, préalablement annoncé, n’étant toujours pas terminé (c’est la seconde fois que la création est repoussée…), Leonidas Kavakos jouera le Concerto de Korngold, précédé de Ma mère l’oye de Ravel. Pour mémoire, le violoniste grec Leonidas Kavakos a remporté en 1986 – l’âge de 19 ans ! – le Concours Sibelius de Helsinki, puis le Naumburg de New York et le Paganini de Gènes deux ans plus tard.

La saison 2011-2012 de l'Orchestre Philharmonique de Berlin

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