Le cycle Janácek, confié au metteur en scène Robert Carsen, se poursuit avec La Petite Renarde rusée à l'Opéra National du Rhin à Strasbourg. Friedemann Layer dirigera à nouveau l’Orchestre symphonique de Mulhouse du 8 février au 16 février.

Leoš Janácek

La Petite Renarde Rusée

Opéra en trois actes

Livret du compositeur, d’après Rudolf Tesnohlidek

Créé le 6 novembre 1924 au Théâtre national de Brno

Souvent considérée comme un ouvrage pour enfants, La Petite Renarde rusée est, comme La Flûte enchantée par exemple, un véritable conte initiatique. Une petite renarde se fait attraper par un garde-chasse, qui tente - en vain - de l'apprivoiser. Comme la chèvre de Monsieur Seguin, la petite renarde préfère s'enfuir et vivre libre. Mais elle paiera cher cette liberté : un chasseur passera par là, et la tuera... Pour ne pas rester sur cette note triste, Janáček nous montre le garde-chasse découvrant une petite renarde - la fille de celle qu'il avait attrapée naguère. La vie continue, malgré tout !

Cette nouvelle production marque le retour de Scott Hendricks, qui avait été un grand Richard III à Mulhouse en 2009. À ses côtés les chanteurs Corinne Romijn, Gijs Van der Linden, Enric Martinez-Castignani, Martin Bárta, John Pumphrey, Sophie Angebault, Rosemary Joshua, Hannah Esther Minutillo, Aline Martin et Anaïs Mahikian.

Un événement à ne pas manquer du 8 au 16 février à l'Opéra National du Rhin !

Un hymne à la nature

La Petite Renarde rusée est un ouvrage original tant dans la production de Janáček que dans l’histoire de l’opéra en général. Inspirée d’une bande-dessinée publiée en feuilletons dans un quotidien de Brno qui fit fureur à l’époque, l’histoire de la renarde retient l’attention du compositeur tchèque. Dans un décor de collines boisées inspiré des campagnes moraves et de son village natal, il crée une suite de tableaux concis et poétiques qui présentent alternativement des animaux et des hommes. Cet opéra, même s’il ne s’agit pas de son dernier ouvrage, pourrait être considérer comme le testament musical et philosophique du compositeur.

De la BD à l’opéra

La renarde Finoreille voit le jour le 7 avril 1920. Marie Stejskalová, femme de ménage chez les Janáček, est une lectrice assidue de la série ; ce sont ses éclats de rire quand elle la lit qui attirent l’attention du musicien. Il s’en empare, au grand étonnement de Těsnohlídek qui croit dans un premier temps à une plaisanterie. Dans le roman, comme plus tard dans l’opéra, il n’y pas de morale et les bêtes n’ont pas vocation à dénoncer les déboires, vices et malfaçons de l’homme. « Ce qui plut au compositeur, c’est que jamais dans son récit Těsnohlídek ne se sert des animaux à des fins satiriques. La Petite Renarde rusée n’est pas une fable, il serait vain d’y chercher une morale, tout aussi vain de prétendre déceler, à travers le comportement de tel ou tel animal, un comportement humain […] Les animaux ne «philosophent» pas et se contentent d’accomplir du mieux qu’ils peuvent, avec tout ce que cela suppose parfois de cruauté , de sauvagerie et d’»amoralisme», la tâche difficile de vivre. »

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