De manière quasi générale, les amplificateurs home cinéma ont vu leurs dimensions croître à mesure qu'apparaissaient de nouveaux standards vidéo comme audio tout en proposant un plus grand nombre de voies d'amplification.
Un gigantisme rassurant certains, qui y voient une forme d’exhaustivité, effrayant d'autres, qui n'en demandent pas tant. Rares sont cependant les constructeurs, à l'opposé, à oser une approche minimaliste et à proposer des amplificateurs home cinéma affichant un régime minceur et se dépouillant, entre autres, d'une partie de la connectique, et ne gardant que l'essentiel.
Cela n'empêche pas ces appareils, comme le VSX-S500 de Pioneer, ou encore son petit frère VSX-S300, de remplir leur rôle en home cinéma et aussi de servir à écouter des SACD, des DVD-Audio, des Blu ray musicaux ou des fichiers audio en multicanal, comme ceux proposés par Qobuz, moyennant l'utilisation d'un lecteur multicanal tel le Oppo BDP-93 NE sachant les streamer en réseau, car si le VSX-S500 sait streamer des fichiers en stéréo, il ne sait pas le faire en multicanal.
Par ailleurs, Pioneer propose aussi une large gamme d'amplificateurs home cinéma d'aspect plus classique, celle-ci se voyant coiffée par les modèles de haut de gamme SC-LX85 et SC-LX90 Susano, ce dernier étant équipé pour l'affichage d'un écran couleur de 13 cm de diagonale.
Présentation
Le VSX-S500 se présente donc avec une façade assez peu haute ne recevant qu'un nombre très restreint de commandes (mise en marche, sélection d'entrée, contrôle direct d'un iPhone ou d'un iPad et volume) et une prise jack pour casque et une pour brancher un baladeur externe ou le micro de calibration et une prise USB A pouvant délivrer un courant de un ampère (ce qui ne devrait pas poser de problème pour alimenter un disque dur externe). Un large afficheur prend place au milieu de cette façade réalisée en plastique imitant à s'y méprendre l'aluminium brossé anodisé noir et nous trouvons que l'ensemble a une certaine élégance.
La télécommande donne accès à toutes les fonctions du VSX-S500 et les touches composant le pavé inférieur sont phosphorescentes.
La connectique arrière
On peut se poser la question de savoir, à l'heure où la liaison HDMI a grandement simplifié la vie des utilisateurs, s'il est encore nécessaire de proposer une foultitude de type de connexions vidéo sur les amplificateurs home cinéma, tout du moins pour la plupart d'entre eux.
Sur ce point, le VSX-S500 donne nettement sa réponse puisqu'il propose quatre entrées et une sortie HDMI et seulement une entrée et une sortie en vidéo composite (qui semblent malgré tout un peu surannées).
On découvre aussi une entrée S/PDIF coaxiale et deux entrées optiques, une entrée stéréo analogique sur prises Cinch, deux sorties lignes stéréo analogiques sur Cinch également, que l'on peut affecter aux canaux surround back ou aux canaux avant "en hauteur", une sortie pour caisson de grave.
Une prise RJ45 permet de connecter le VSX-S500 en réseau (il est certifié DLNA), ce qu'il peut également faire grâce à l'adaptateur externe optionnel AS-WL200 qui se raccordé à la prise USB située à sa gauche.
Un adaptateur Bluetooth optionnel AS-BT100 ou AS-BT200 peut être branché sur le connecteur "Adaptateur Port" et permet le streaming en Bluetooth depuis un téléphone mobile, un baladeur, ou encore un ordinateur compatibles. Les prises d'antennes FM et AM se trouvent reléguées dans le coin inférieur gauche.
Les sorties enceintes sur bornes vissantes pouvant aussi accepter des fiches banane de 4 mm permettent de brancher les six voies classiques d'un système 5.1, y compris un caisson de basses passif, comme le modèle S-SLW500 de Pioneer.
L'intérieur
Taille réduite obligeant, l'intérieur du VSX-S500 est bien occupé, et Pioneer a dû recourir à des techniques particulières pour pouvoir utiliser cet espace limité.
Pour ce, le constructeur utilise une alimentation à découpage qui ne nécessite pas un encombrant transformateur secteur mais "redresse" directement la tension secteur, et ce dans une large gamme de tensions (le redressement est une opération consistant à transformer un courant alternatif en courant continu grâce à un pont de diodes et un condensateur de filtrage). Cela permet aussi de n'avoir qu'un type d'alimentation qui fonctionne partout dans le monde, pourvu que l'on dispose du bon cordon secteur.
Cette alimentation occupe un circuit de belles dimensions et prend place le long de la façade, isolée de celle-ci par l'une des faces du châssis en tôle d'acier pliée.
Dans la partie gauche se trouve le circuit avec les huit amplificateurs de puissance en classe D (ou à découpage, appelée communément amplification numérique), leur compacité ainsi que leur excellent rendement leur permettant d'occuper peu de place du fait de l'utilisation d'un refroidisseur de dimensions modestes.
A droite, sous la carte regroupant les entrées numériques, HDMI et la liaison réseau, se trouve la carte de traitement des signaux audio.
La carte réception numérique
Les quatre entrées HDMI sont commutées par un récepteur Silicon Image Sil9233 prenant en charge la vidéo en 3D ainsi que les flux audio en haute définition multicanal (Dolby TrueHD et DTS-HD Master Audio), tandis qu'ils sont retransmis au téléviseur ou au moniteur par un émetteur Sil9134 et qu'un encodeur Cirrus Logic CS4954 les transforme en vidéo composite.
C'est un DSP (processeur de signal numérique) Texas Instruments TMS320D788 qui décode les signaux numériques codés en DTS ou en Dolby Digital (stéréo ou multicanal), qu'ils proviennent des entrées audio numérique S/PDIF ou du flux HDMI.
Les signaux numériques sont convertis en analogique par un codec (codeur-décodeur) huit canaux Asahi Kasei AK588. Ce circuit possède deux autres canaux de conversion analogique numérique servant à numériser les signaux analogiques en provenance de l'entrée auxiliaire, et aussi du tuner AM/FM.
Le décodage vidéo est confié à un circuit Analog Devices AD7181 et l'interface avec le réseau informatique fait appel à un DM9161 de Davicom et utilise également un processeur IP7560 de la famille IP7500 d'Ubicom.
Un microprocesseur Renasas MC16C assure le rôle de chef d'orchestre de cette carte.
La carte audio analogique
Sur cette carte prennent place les étages de filtrage après la conversion numérique analogique, le réglage de volume, le circuit de gestion de l'afficheur, ainsi que l'interface pour le récepteur Bluetooth et le Tuner AM/FM.
Les étages de filtrage utilisent des amplificateurs opérationnels NJM4580 offrant de très bonnes performances, en particulier un très faible bruit de fond. A noter la présence d'un véritable amplificateur pour la sortie casque réalisé avec un NJM4556.
Les amplificateurs
Comme nous vous l'avons signalé précédemment, Pioneer utilise des amplificateurs "à découpage" ou classe D. Ces six amplificateurs, dont l'électronique active (circuits intégrés spécialisés et transistors MOSFET de puissance servant d'interrupteurs électroniques) est placée directement sous le dissipateur thermique nécessitent un filtrage passif en sortie pour éliminer les nombreux résidus de découpage.
Cette tâche est confiée à des inductances (ou selfs, les tores bobinés de fil de cuivre) et des condensateurs chimiques de fortes valeurs. Cela prend le nom de "filtrage LC".
Les signaux sont commutés sur les borniers par des relais acceptant des courants de 5 ampères sous 250 volts, ce qui représente un "pouvoir de coupure" (aptitude d'un dispositif à interrompre une puissance électrique sans se détériorer) de 1250 watts.
Utilisation et écoute
Le VSX-S500 est équipé du système de calibrage automatique MCACC (Multi-Channel Acoustic Calibration System) qui procède automatiquement aux réglage des niveaux et de distance des différents canaux pour une optimisation du champ sonore en utilisation avec des sources vidéo ou audio multicanal. On peut éventuellement procéder aux réglages en mode manuel, mais pourquoi se priver de la commodité qu'offre un système automatique ?
Les autres paramétrages du VSX-S500 sont relativement aisés et leur nombre est restreint au minimum indispensable, ce qui est totalement dans l'esprit de cet appareil, et la mise en réseau du VSX-S500, qui est certifié DLNA, ne pose pas de difficulté particulière.
Au niveau des qualités sonores, bien sûr, le VSX-S500 n'est pas l'appareil type pour audiophiles passionnés mais il permet d'écouter de la musique en stéréo et en multicanal dans de bonnes conditions (et sans se ruiner).
La restitution en stéréo, depuis une clef USB, de Radio Ga Ga de Queen délivre une très belle image sonore, et se montre globalement de bonne facture avec des graves percutants et puissants, un registre médium assez limpide et des aigus qui, malgré un petit manque de subtilité et d'élégance, filent assez bien pour de l'amplification en classe D.
Belle restitution également de l'éclat des cuivres introduisant le final (allegro ma non troppo) de la Symphonie n°8 de Dvorak interprétée par l'orchestre philharmonique de Prague sous la direction de Charles Mackerras.
L'écoute sur un lecteur Oppo BDP-93 d'extraits des musiques de ballet de Verdi en Blu ray multicanal se révèle globalement équilibrée et très agréable et apporte un plus indéniable sur la stéréo par le véritable "champ sonore" créé par la combinaison des voies avant, centrale et arrière.
Nous avons aussi visionné quelques extraits du Choc des Titans en Blu ray pour constater que le VSX-S500 était très vaillant avec les bandes son des vidéo et qu'il assurait le spectacle !
A l'issue de ce banc d'essai, nous n'irons pas jusqu'à dire que le Pioneer VSX-S500 est un appareil pour audiophiles, mais il nous semble un bon amplificateur capable de restituer de manière tout à fait convaincante les bandes son des films ainsi que de la musique en stéréo comme en multicanal.
Spécifications (zoomer dans la page : Ctrl + molette de la souris)
Formats reconnus
Configuration d'écoute :
- Lecteur de Blu ray Oppo BDP-93 NuForce Edition
- Ensemble d'enceintes Electra 5.1 complet avec caisson de grave
Nos remerciements à Cobra pour le prêt du lecteur Oppo BDP-93 NE.