Pionnier du hip hop, rappeur et graffiteur, le New-yorkais Rammellzee s’est éteint à l’âge de 49 ans.

Rammellzee est décédé le 29 juin des suites d’une longue maladie, selon sa femme. Le rappeur, graffiteur et artiste en tous genres né en 1960 à New York dans le Queens était âgé de 49 ans.

C’est évidemment en s’exprimant, bombe à la main, sur le métro new-yorkais à la fin des années 70 que Rammellzee se fait connaître. Il apparaitra d’ailleurs dans Wild Style en 1983, film culte de Charles Ahearn sur la scène hip hop new-yorkaise, ainsi que dans le second long métrage de Jim Jarmush Stranger Than Paradise l’année suivante. Jarmush qui déclarera plus tard que Rammellzee était un génie sous-estimé…

En 1983 toujours, son ami le peintre Jean-Michel Basquiat s’investit dans la production de son maxi Beat Bop que Rammellzee cosigne avec K-Rob. Le titre deviendra l’un des influents des premières heures du rap new-yorkais. Basquiat en signera également la pochette. Le générique de fin de Style Wars, essentiel documentaire sur l’histoire du graffiti réalisé par Henry Chalfant et Tony Silver, utilise ce grandiose Beat Bop

Rammellzee était avant tout un original, arborant souvent un masque et un costume de personnage de science-fiction totalement frappadingue… Il développait une philosophie qu’il avait baptisé Futurisme gothique, théorie d'une guerre des lettres de l'alphabet…

En 1988, Rammellzee et son groupe Gettovetts publient l’album Missionaries Moving. En 2003, le génial allumé se produit à la Knitting Factory, club underground new-yorkais, avec le Death Comet Crew. Le label Troubleman Unlimited en profite pour rééditer leurs enregistrements de 1982 à 1984. En 2004 enfin, Rammellzee sort enfin son premier album sous son nom Bi-Conicals Of The Rammellzee pour le label Gomma Records.

Certains critiques définirent l’œuvre de Rammellzee comme la rencontre du groupe Sugarhill Gang et de l’écrivain Philip K. Dick… Durant plus de vingt ans, ce créateur à part vivra dans un loft du quartier new-yorkais de TriBeCa, appartement qu’il avait baptisé la Battle Station, et dont les murs étaient évidemment tous recouverts de ses propres graffitis. Dans une interview accordée au critique Greg Tate, Rammellzee déclarera avancer sur les traces de Sun Ra, George Clinton, AC/DC, les Hells Angels et Gene Simmons du groupe Kiss !

Gothic Futurism, le site de Rammellzee