Considéré comme un des principaux contrebassistes de jazz en Angleterre, le Londonien a été terrassé par une crise cardiaque à 72 ans.

Jeff Clyne est décédé le 16 novembre des suites d’une crise cardiaque. Considéré comme l’un des meilleurs contrebassistes de jazz anglais, il était âgé de 72 ans. Doté d’une excellente technique, d’une tonalité incisive et d’un sens du rythme démoniaque, il accompagnera de nombreuses personnalités de la scène jazz comme Blossom Dearie, Gordon Beck, John McLaughlin, Zoot Sims, Norma Winstone et bien d’autres.

Né le 29 janvier 1937 à Londres, Jeff Clyne étudia le jazz dès l’adolescence. Après avoir essayé le saxophone ténor, il passe à la contrebasse. Son premier cachet, il le décroche au sein des Rockets de Tony Crombie, une bande de jazzmen forcés à jouer du rock… Cet emploi lui permet surtout d’infiltrer la jazzosphère professionnelle britannique. Sa première expérience sérieuse en la matière se déroule en 1958 lorsque Clyne intègre les Jazz Couriers, un quintet co-dirigé par les deux maîtres du saxophone ténor d’alors, Ronnie Scott et Tubby Hayes. C’est l’âge d’or du jazz britannique et Jeff Clyne enquillera les contrats de sideman dans les meilleures formations locales.

Au début des années 60, Clyne joue dans les New Departures, un groupe mêlant jazz et poésie avec les poètes Michael Horovitz et Pete Brown, le saxophoniste Bobby Wellins et le pianiste Stan Tracey. En 1965, c’est le quintet de ce même Tracey qui enregistrera la célèbre suite de Clyne, Under Milk Wood.

C’est l’époque où Stan Tracey dirige le trio du célèbre club londonien Ronnie Scott au sein duquel Clyne jouera durant toute l’année 1966. Dans cette même mythique enceinte, il intégrera aussi le trio de l’acteur Dudley Moore, intéressant pianiste à ses heures perdues… Parallèlement, le contrebassiste commence à fricoter avec la scène free naissante, jouant avec le Spontaneous Music Ensemble et diverses formations du Little Theatre Club de St Martin's Lane à Londre.

En 1968, jouant avec le quintet de Don Rendell et Ian Carr, Clyne développera une amitié avec Carr, trompettiste et compositeur absorbé par la fusion entre jazz et rock, fondateur de Nucleus. Se mettant à la basse électrique, Jeff Clyne intègre le groupe culte de Carr pour y rester jusqu’en 1971.

A partir de cette année là, la vie musicale de Clyne alternera entre musique expérimentale avec Amalgam et le London Composers' Orchestra, jazz moderne avec le quintet d’Alan Skidmore et de nombreuses participationsau sein de groupes de jazz rock comme Gilgamesh ou Isotope.

Parallèlement à ses multiples activités, Jeff Clyne s’investit dans l’enseignement. Il est co-directeur des stages d’été de Wavendon qui se déroulaient dans la maison de John Dankworth et Cleo Laine. Il donne également des cours dans le département jazz de Guildhall et de la Royal Academy.