1992, quelle belle année que celle-ci. Le déjà puissamment légendaire groupe de pop-rock-folk R.E.M. lance son huitième album qui connaîtra pas moins de six singles à succès, soit un must pour ce groupe américain formé en 1979, dont l'iconique Michael Stipe est la figure de proue.
Par delà de l'aspect commercial-à-succès de l’œuvre, Automatic for the people porte des textes éclairés (sur le suicide des jeunes, le comique Andy Kaufman, etc) et un style musical qui s'étire de la pop à la folk/country en passant par le rock. Il s'agit d'un album que nous connaissons bien pour l'avoir vu défiler en édition vinyle, en CD et en CD Remaster. Il dispose initialement d'une belle production et d'un master en 24-bit / 48 kHz de qualité. A lui-seul, le morceau Drive, qui ouvre l'opus, était déjà un régal en vinyle et CD remaster. Du coup, nous étions curieux de le tester en "réalité technique augmentée", c'est-à-dire en édition Studio Master 24-bit audio bien de chez nous.
Le mode opératoire utilisé par Qobuz est invariable. Nous demandons à notre service de certification technique quelques données qui nous permettent de juger, sur le papier du mois, de la belle santé de l'album que nous désirons nous infuser lors d'écoutes studieuses. Puis arrivent les écoutes via un baladeur Astell&Kern AK120 + casques Philips Fidélio X1, B&O H6, Parrot Zik, etc. Nous utilisons également un PC de course créé par nos soins disposant d'une carte audio Asus Xonar Essence STX. Bref, une artillerie qui nous permet de passer de belles heures à écouter, comparer, et conclure.
Une aération retrouvée et une sonorité plus fouillée
Chaque enregistrement, chaque mastering ou remaster développe une personnalité qui lui est propre. Lors de nos écoutes, notre rôle est principalement de la détecter, et de "comparer" la version qualité CD (16 bits) avec celle proposée en 24-bit audio. Dans le cas de Automatic for the People, la fréquence d'échantillonnage est portée à 48 kHz en Studio Master.
Si l'écart dans la dynamique entre la version 16-bit et celle en 24-bit n'est pas plus surprenant que cela, ce qui l'est de façon ostentatoire, n'est autre que la précision du message sonore. L'exemple du morceau Try not to breathe est étonnant !
En qualité CD, l'intro offre un aigu confus et brouillon, alors que la version 24-bit file une éclaircie à l'ensemble : l'aigu n'accroche plus et la guitare est plus spatialisée. On s'aère d'un coup d'un seul. Écoutez, et vous parviendrez à la même conclusion que nous.
Idem lors de l'intro guitare et de la retranscription de la voix de Michael Stipe sur Drive (avec ce départ batterie génial, hyper net en 24-bit). A dire vrai, c'est le rendu de l'aigu qui redouble de précision en Studio Master (la définition). Les instruments sont nets, détachés les uns des autres. Cette ampleur se ressent immédiatement lors du sublime Everybody hurts. On passe d'un son, certes agréable en 16-bit, à quelque chose d'autre en 24, plus précis, plus équilibré, plus "pur" (mot que nous n'utilisons pas souvent). La belle prise de son explose alors, et Qobuz est conquis, ni plus, ni moins.
Automatic for the People de R.EM. en Studio Master tient donc ses promesses en termes de restitution au-dessus de ce que nous connaissions en qualité CD "16-bit audio".
PP Garcia pour Qobuz
Twitter @ppgarcia75