Le superbe hommage de Benjamin Biolay à Charles Trenet...

Matin, midi et soir, on lui colle l’étiquette de fils de la vengeance de Gainsbourg mais c’est au répertoire de Charles Trenet que Benjamin Biolay consacre un album entier qui paraîtra le 15 juin. Souvent regardée de traviole, la reprise est un exercice pourtant passionnant voire fascinant, même si le résultat n’est pas toujours au rendez-vous… Le Caladois s’était déjà amusé à revisiter des titres de Renaud, Ferrat, Bashung et Daho mais jamais sur la totalité d’un disque. Dans son ascension de l’Everest Trenet pour laquelle il signe tous les arrangements, il embarque avec lui deux vieux complices de cordées : Nicolas Fiszman à la guitare, à la basse et au piano, et Denis Benarrosh à la batterie et aux percussions. L’habit cousu par les trois hommes est de toute beauté. Une étoffe un brin jazz parfois lovée dans des violons d’une classe folle. Le résultat est franchement magique. Toujours de bon goût. Original dans son approche. Et puis Biolay joue à la perfection sur le côté diamétralement opposé de sa voix et de celle de son idole. Là où Trenet sautille et virevolte avec sa légèreté légendaire, Biolay réussit à imposer sa nonchalance de pilier de rade enfumé… Côté répertoire, il abat les bonnes cartes, jouant subtilement entre le tubesque et le plus rare pour offrir un panorama parfait de l’art de Trenet. Vanessa Paradis passe la tête par la porte sur J’ai ta main et ce superbe hommage se conclut par un treizième titre signé Biolay himself, la bien nommée Chanson du faussaire, très touchant à la manière de sur lequel on entend même la voix du Fou Chantant qui avait rarement été célébré avec autant d’intelligence. Chapeau. Petite mise en bouche avec le rare Revoir Paris :

Benjamin Biolay, Nicolas Fiszman, Denis Benarrosh - Revoir Paris

BenjaminBiolayVEVO

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