Le premier album solo d'un jazzman pas comme les autres...

Après le succès de son projet electro WaterBabies et ses escapades au service du 7e Art pour Michel Gondry, Arnaud Desplechin et Christophe Honoré, Armel Dupas se lance dans l’aventure d’un disque complètement personnel – son premier sous son nom – et ce d’une manière à la fois originale et totalement en harmonie avec son époque. Dans cet enregistrement, on retrouve ça-et-là des échos de Musique française du XXe siècle (Satie, Ravel) interprétée par un jazzman bien ancré dans son temps et dans l’ère numérique. Le jeune pianiste nantais fait ainsi d’Upriver une sorte de superbe no man’s land stylistique où l’électro s’immisce avec finesse avant de s’éclipser pour des bifurcations totalement acoustiques. Dans les notes de pochettes, Dupas n’hésite pas à évoquer l’influence du fameux third stream de Gunther Schuller qui tendit de solides ponts entre classique et jazz… Mais Upriver est bien un disque de 2015 pensé par un musicien vivant en 2015 et épaulé pour l’occasion par Mathieu Penot qui signe les arrangements et pilote les parties électroniques mais aussi, sur un titre, par la chanteuse Chloé Cailleton et la saxophoniste Lisa Cat-Berro. Mélodies belles et épurées, minimalisme savamment dosé, jeu raffiné et virtuosité toujours inspirée, Armel Dupas signe au bout du compte un superbe opus de jazz contemporain, beau et singulier.

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