Deuxième long métrage du réalisateur israélo-américain Yaron Zilberman, Le Quatuor réunit un casting prestigieux avec Philip Seymour Hoffman, Christopher Walken et Catherine Keener. Une œuvre superbe désormais disponible en DVD à compter du 13 novembre 2013.
Le Quatuor expose la fragilité d'un ensemble de musiciens confrontés à la passion sous toutes ses formes, le perfectionnisme, l'égoïsme, la prise de conscience de la vieillesse et la maladie. Les musiciens d'un quatuor fictif nommé The Fugue sont les protagonistes de ce drame riche et émouvant. En 105 minutes, le chaos de la vie est mis en scène autour d'un engagement pur et incassable dans la musique, sur une bande sonore de l'opus 131 de Beethoven, le Quatuor à cordes n°14 en ut dièse mineur.
>> A lire : Notre interview de Yaron Zilberman
L'histoire se déroule à New York durant un hiver particulièrement glacial, dur, mais profondément romantique. Préparant le concert de leur 25e anniversaire, le quatuor a atteint une phase de stabilité et de maturité qui lui a crée une réputation mondiale notamment pour son interprétation des quatuors à cordes de Beethoven. C'est le diagnostique de la maladie de Parkinson chez le violoncelliste, Peter, interprété par le charismatique Christopher Walken, qui menace le futur et la cohésion du groupe. La perte de capacités physiques et intellectuelles de la pierre angulaire du quatuor demande de l'adaptation, de la diplomatie et de la flexibilité : des qualités hors de portée des autres membres du groupe empêtré dans leurs règlements de compte.
Zilberman se sert de la métaphore du quatuor pour structurer le film. Les points de vue, les émotions et les conflits des personnages se rencontrent, s'entrecroisent, se mettent en désaccord, se réconcilient, se séparent, se retrouvent tour à tour, comme les quatre voix d'une partition. Un moment d'harmonie entre deux personnages est mis en péril par la mélodie d'un autre qui trouble le ton et, devenu de plus en plus insistant, provoque un virage dans l'intrigue.
Malgré l'emphase de certaines scènes, l'effort soutenu des quatre acteurs de faire semblant de jouer leurs instruments comme des musiciens professionnels est frappant compte tenu du fait que les acteurs n'ont eu que quelques semaines de préparation. Dans le cas de Mark Ivanir (Daniel, le premier violon) qui a appris son rôle seulement dix jours avant le tournage, la performance est particulièrement impressionnante.
Le Quatuor est une initiation au monde de la musique d'orchestre, qui révèle les tensions et les passions cachées derrière la discipline et le contrôle inhérents au métier. Visuellement riche et porté par sa musique, le film est surtout un bel exposé des acteurs au sommet de leur art. Dommage que ce quatuor n'existe que sur grand écran, nous aurions été ravis de le voir sur les planches du Festival de Verbier cet été…