Disparition de Walter Becker, l'éternel complice de Donald Fagen...

Il y a ceux qui font l’unanimité aux quatre coins du monde. Les Stones, Bowie, Beatles et autres Hendrix… Et il y a les ovnis. Ceux dont les fans tueraient pères et mères, mais qui attirent aussi pas mal d’ennemis. Steely Dan est de cette seconde famille. Le groupe composé de Donald Fagen et Walter Becker a définitivement mis la clef sous le paillasson, Becker ayant passé l’arme à gauche le 3 septembre 2017 à l’âge de 67 ans. Ce New-yorkais né dans le Queens le 20 février 1950 avait rencontré son futur complice sur les bancs du Bard College en 1967.

Mais c’est sous le soleil de Californie que les deux musiciens monteront leur affaire en compagnie des guitaristes Jeff “Skunk” Baxter et Denny Dias, du batteur Jim Hodder et du chanteur David Palmer (qui partagera en fait le micro avec Fagen). Steely Dan prirent rapidement d’assaut le sommet des charts grâce à leur mélange de rock, de blues et de smooth jazz, avec des singles comme Dirty Work, Do It Again et Reelin’ In The Years extraits de leur premier album de 1972 Can’t Buy a Thrill, ou bien encore Rikki Don’t Lose That Number sur le suivant qu’ils publieront en 1974, Pretzel Logic. C’est la sophistication de cette musique et ses escapades proches du jazz fusion qui irritera certains fans de rock pur. Mais cette B.O. que ces derniers trouvaient lisse habillait des paroles souvent hilarantes et d’un cynisme sans égal. Comme une forme de pop subversive…

A FLG Maurepas upload - Steely Dan - Kid Charlemagne (Live)

FLG Maurepas

Becker et Fagen maintiendront la cadence avec Katy Lied en 1975, The Royal Scam en 1976, Aja en 1977 et Gaucho en 1980. Après quelques années de break, ils recolleront les morceaux en 1993 et enregistreront même deux derniers opus : Two Against Nature en 2000 et Everything Must Go, trois ans plus tard…

Dans un communiqué officiel, Donald Fagen a notamment écrit ses touchantes lignes : « Avec Walter, nous avions beaucoup de goûts communs : le jazz (des années 20 au milieu des années 60), W.C. Fields, les Marx Brothers, la science-fiction, Nabokov, Kurt Vonnegut, Thomas Berger et les films de Robert Altman sont les premières choses qui me viennent à l’esprit. Sans oublier la soul music et le blues de Chicago… Walter a eu une enfance très dure, je vous passe les détails. Heureusement, il était très intelligent, excellent guitariste et excellent songwriter. Il était assez cynique sur la nature humaine – y compris la sienne – et était hystériquement drôle. Comme beaucoup d'enfants venus de familles fissurées, il avait un vrai talent créatif, cernait la psychologie cachée des gens et transformait ce qu'il voyait en art incandescent et pétillant. Il avait l'habitude d'écrire des lettres (jamais destinées à être postées) en utilisant la voix singulière de ma femme Libby, ce qui nous faisait hurler de rire tous les trois. »

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