40 ans après sa sortie, l'album "Ace of Spades", tout juste réédité en Deluxe Edition, reste plus que jamais LE grand chef d'œuvre du gang de Lemmy...

Album auquel les fans de Lemmy Kilmister vouent un véritable culte, Ace of Spades de Motörhead n’en est pas à sa première réédition. Si la version de 1996 se contentait d’aligner trois titres bonus, celle du 25e anniversaire sortie en 2005, beaucoup plus généreuse, proposait un second disque embarquant 15 morceaux, en grande partie des versions alternatives. Quinze ans plus tard, l’album souffle ses 40 bougies. L’occasion était trop belle pour passer à côté des raretés qui font de cette nouvelle mouture Deluxe la version ultime que tout adepte se doit de posséder.

Avec une quarantaine de chansons supplémentaires par rapport à la version Deluxe de 2005, cet Ace of Spades revisité possède un vrai bonus qui fait tout son intérêt en la présence de deux concerts complets, l’un s’étant tenu au Parc Expo d’Orléans le 5 mars 1981, l’autre au Whitla Hall de Belfast le 23 décembre de la même année. De vrais témoignages de ce qu’était la puissance de feu du gang londonien sur scène, qui deviennent par la même occasion les compléments indispensables du célèbre live officiel de l’époque, No Sleep 'til Hammersmith. Si les morceaux instrumentaux restent plus dispensables, le retour des versions alternatives permettra à ceux passés à côté de la précédente édition anniversaire de se rattraper. Mais que serait tout ce beau monde sans l’album qui justifie la sortie de cette édition Deluxe ?

Avec un nouveau master, les titres qui ont fait le succès de cette bombe gagnent en définition sans rien perdre de leur côté urgent et crade, résultat d’un sauvage accouplement entre la puissance du hard rock et l’énergie du punk. Douze bombes atomiques brutes qui, bien qu’elles aient par la suite influencé une grande partie de la scène thrash à venir, restent de pures chansons de rock’n’roll, aussi violent soit-il.

Si les morceaux d’Ace of Spades restent dans la droite lignée de ceux entendus sur Overkill et Bomber, le son fait un bond en avant. Une réussite en partie due au travail derrière la console réalisé par Vic Maile (qui a auparavant bossé sur les albums de Hawkwind, précédent groupe de Lemmy, mais aussi avec les Who, Chuck Berry…). Le son de Motörhead devient plus puissant et mieux produit. Lemmy expliquera que Vic travaillait à l’instinct et avait tout compris du rock’n’roll.

Grâce à cette collaboration, le son de batterie de Phil Animal Taylor et la guitare de Fast Eddie Clarke déboulent avec fracas (Love Me Like a Reptile, Live to Win) sur un album qui déboule pied au plancher sans jamais rétrograder. Hasard du calendrier ou réalité scientifique, Ace of Spades fête ses 40 ans la même année qu’un autre monument du hard rock, Back in Black d’AC/DC. Au milieu de cette euphorie, personne n’oubliera que, compte rond oblige, c’est aussi le cinquième anniversaire de la disparition de son charismatique bassiste-chanteur. Un frontman de légende qui n’aura nul besoin d’être canonisé afin d’intégrer le paradis des rock stars pour une simple et unique raison : Lemmy is God.

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