Les plus célèbres frères du jazz français signent un magnifique album rendant hommage à leurs maîtres Wayne Shorter, Yusef Lateef, Bill Evans et Woody Shaw mais aussi à leur père Yvan...

Quand on est frères, on peut difficilement parler de retrouvailles. Surtout que Lionel et Stéphane Belmondo se sont régulièrement donnés rendez-vous en studio pour graver dans la cire leurs conversations, livrer un instantané de leur vie…

Leur Belmondo Quintet qu’ils ont fondé en 1993 est l’une des Rolls les plus rutilantes du jazz hexagonal. Une sorte de club attachant qui fait vivre la tradition du jazz cool comme celle du post bop et du hard bop avec virtuosité, et la nourrit de mille influences. Avec les impeccables Éric Legnini au piano, Sylvain Romano à la contrebasse et Tony Rabeson à la batterie, le trompettiste et le saxophoniste signent Brotherhood, cinquième opus enregistré en janvier 2020, entièrement constitué de compositions originales, dont certaines sont dédiés à des géants aînés ayant influencé la philosophie de leur groupe : Wayne’s Words pour Wayne Shorter, Yusef’s Tree pour Yusef Lateef, Letters to Evans pour Bill Evans et Woody ‘n Us pour Woody Shaw.

Belmondo Quintet : "Brotherhood" (bande-annonce)

jazz&people

Deux autres compositions de Lionel célèbrent la tradition française de l’orgue liturgique (Doxologie et Sirius), soulignant ainsi la largeur du spectre d’influences qui nourrit leur art (en 2003, leur Hymne au soleil éclairait avec originalité la musique de Lili Boulanger et de Maurice Duruflé). Ce superbe album à la sonorité de velours se referme sur Song for Dad, une ballade touchante dédiée à leur père et premier mentor Yvan, disparu en 2019. La grâce, la simplicité, la justesse et tout simplement la beauté de ce thème sont à l’image de ce disque qui leur ressemble.

À noter que Brotherhood marque la résurgence B Flat Recordings, le label que Stéphane et Lionel ont créé en 2003 et qui sommeillait depuis 2011…

En 2013, Lionel Belmondo se produisait dans les chais de Château Palmer, pour y interpréter le millésime 2012 de ce Margaux d'exception. Juste avant ce concert atypique, le saxophoniste se confiait à Qobuz le temps d'une interview dans les vignes. Séance de rattrapage :

Jazz et vin : Lionel Belmondo à Château Palmer - Qobuz.com

Qobuz