Neil Young plonge de nouveau dans ses archives avec un album de ses morceaux préférés repris en version acoustique.

A 78 ans, Neil Young continue de revisiter son passé. Après les 50 ans de son album culte Harvest, réédité en 2022 en compagnie du sublime concert du 23 février 1971 en solo à la BBC, puis Chrome Dreams paru à l’été 2023, qui témoignait de l’incroyable période créative du Canadien dans les 70′s, avec un album perdu enregistré entre 74 et 77, quelque part entre On the Beach (1974), Tonight’s the Night et Zuma (1975), il revient cette fois avec une compilation de reprises acoustiques d’une douzaine de ses morceaux favoris de toute sa carrière.

Neil Young s’est enfermé en studio avec Lou Adler, le producteur de Carole King et The Mamas & The Papas mais aussi de la comédie musicale The Rocky Horror Picture Show. Entre ces deux légendes de la musique américaine, c’est une histoire de famille puisqu’ils sont tous les deux mariés aux sœurs Hannah, toutes deux actrices, Adler avec Page et Young avec Daryl Hannah, qui interprétait notamment Elle Driver, la grande blonde avec un cache-œil de pirate dans Kill Bill de Tarantino.

L’album s’ouvre sur un contrepied, avec une version à la guitare sèche de I’m the Ocean, à l’opposé de la tornade de guitares saturées de l’original paru sur Mirror Ball, l’album qui réunissait le parrain du grunge avec ses filleuls de Pearl Jam en 1995. On note trois chansons remontant à l’époque Buffalo Springfield, l’éphémère (deux ans d’existence entre 66 et 68) groupe monté notamment avec Stephen Stills : Burned, On the Way Home et un des rares hits du disque, Mr. Soul, dans une version harmonium/harmonica là aussi à mille lieues de l’agitation de la version électrifiée d’origine.

Les moments les plus poignants ? Birds, au piano, extrait d’After the Gold Rush, repris ici sans les chœurs et à écouter idéalement au coin du feu durant les fêtes. Et puis Comes a Time, tiré de son album de 1978 du même nom, sur lequel il revenait au folk et qu’il considère comme un des meilleurs de sa carrière.

Le Loner, qui lâche quand même un morceau inédit, le mélancolique If You Got Love, là encore dans une ambiance un peu funeste créée par les pompes de l’harmonium, remonte jusqu’en 2021, avec Don’t Forget Love, tiré de son 41e album, Barn, enregistré durant l’été dans une grange (barn) située dans les Rocheuses avec ses vieux compères du Crazy Horse.

Un ensemble de versions dépouillées qui couvre 55 ans de carrière, et met à nu une forme de conscience continue entre toutes les vies de Neil Young. L’artiste explique d’ailleurs que le disque a été conçu pour être écouté comme une œuvre entière, « une présentation qui défie le shuffling et l’organisation numérique des pistes. Juste à écouter. »

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