Les Talens Lyriques de Christophe Rousset donneront Bellérophon de Lully, à deux reprises, le 16 décembre à la Cité de la Musique à Paris, et le 17 décembre à l’Opéra Royal de Versailles.

Jeudi 16 décembre, Bellérophon de Jean-Baptiste Lully s’installera à la Cité de la Musique à Paris grâce aux Talens Lyriques de Christophe Rousset et au Chœur de Chambre de Namur. Le lendemain, vendredi 17 décembre, la production de cette tragédie lyrique en un prologue et cinq actes créée le 31 janvier 1679 au Palais Royal, à Paris, sera donnée à l’Opéra Royal de Versailles.

Sur scène, résonneront les voix de Cyril Auvity (Bellérophon), Ingrid Perruche (Sténobée, Amazone), Céline Scheen (Philonoé, Napée), Robert Getchell (Bacchus, La Pythie, Dieu des bois), Evgueniy Alexiev (Jobate, Pan), Jennifer Borghi (Argie) et Jean Teitgen (Amisodar).

Les faits et gestes du héros mythique Bellérophon sont racontés dans l’Iliade, au sixième chant. Déçue d’avoir été éconduite, Sténobée, l’épouse du roi Proétos, l’accuse d’avoir voulu la séduire. Et le roi l’envoie dès lors exécuter des tâches impossibles qui, pense-t-il, le conduiront à la mort. Chaque fois, Bellérophon revient vivant ; il réussira même à tuer la Chimère, en chevauchant son cheval ailé, Pégase. Tous ces exploits lui vaudront la main de Philonoé et l’héritage du royaume de Jobate. En 1679, Lully aura fait de Bellérophon le sujet de l’une de ses tragédies en musique, sur un livret de Thomas Corneille et de Fontenelle, d’après la Théogonie d’Hésiode. Les événements surnaturels fournissent le prétexte à un usage remarquable du chœur et des symphonies dramatiques.

C’est en grandissant à Aix-en-Provence que Christophe Rousset développe une passion pour l’esthétique baroque. Dès l’âge de treize ans, il décide d’assouvir son goût prononcé pour la découverte du passé par le biais de la musique, en étudiant le clavecin, ce qui le mène à la Schola Cantorum de Paris avec Huguette Dreyfus, puis au Conservatoire Royal de la Haye dans la classe de Bob van Asperen.

À 22 ans, Rousset remporte le prestigieux Premier prix et Prix du public du Septième concours de clavecin de Bruges (1983). C’est aussi à Aix qu’il développe son amour de la scène et de l’opéra, en assistant aux répétitions du Festival d’Art Lyrique.

Remarqué par la presse internationale et les maisons de disques comme claveciniste, il débute sa carrière de chef avec les Arts Florissants puis Il Seminario Musicale, ce qui l’amène à fonder, en 1991, son propre ensemble, les Talens Lyriques. Son enthousiasme lui permet d’arriver très rapidement dans le peloton de tête des baroqueux qui comptent dans le paysage musical français et international.

Invité à diriger dans les festivals spécialisés du monde entier, il participe à de nombreux enregistrements (Harmonia Mundi, L’Oiseau-Lyre, Fnac Music, Emi-Virgin, Decca, Naïve et Ambroisie) dont celui de la bande-son de Farinelli (1994), Mitridate de Mozart (Decca), Persée et Roland de Lully (Astrée, Ambroisie) ou bien encore Tragédiennes avec Véronique Gens (Virgin Classics).

Travailleur méticuleux, amoureux de la voix et de l’opéra, Rousset est aussi un chercheur, inlassable découvreur de partitions inédites : Antigona de Traetta, La Capricciosa Corretta de Martin y Soler, Armida Abbandonata de Jommelli, La Grotta di Trofonio de Salieri, Temistocle, de Jean-Chrétien Bach…

Récemment il a dirigé l’orchestre symphonique et les chœurs du Théâtre de la Monnaie à Bruxelles dans deux opéras de Gluck (Iphigénie en Aulide et Iphigénie en Tauride).

Le projet de Rousset est d’explorer l’Europe musicale des XVIIe et XVIIIe siècles (opéra, cantate, oratorio, sonate, symphonie, concerto), éclairer sans relâche toutes les formes qui ont contribué à l’histoire de la musique avant Rossini et enfin, une façon très personnelle de « servir » la musique.

Ses intégrales des œuvres pour clavecin de Couperin, Rameau, d’Anglebert et Forqueray, ses régulières incursions dans Bach (Partitas, Variations Goldberg, Concertos pour clavecin, Suites Anglaises, Suites Françaises, Klavierbüchlein für Wilhelm Friedemann) sont des références.

À la tête des Talens Lyriques, on compte de grands succès discographiques : le Stabat Mater de Pergolèse, Mitridate de Mozart, les Ouvertures de Rameau, Persée et Roland de Lully.

Dernièrement, il a enregistré sur les instruments du Musée de la Musique de Paris des albums distincts dédiés à Pancrace Royer, Jean-Philippe Rameau et Johann Jakob Froberger.

Christophe Rousset se consacre, par ailleurs, à la recherche musicale à travers des éditions critiques et a également publié en 2007 une monographie de Rameau chez Actes Sud. Sa volonté de transmettre passe également par la formation de jeunes musiciens. Il a enseigné le clavecin et la musique de chambre à l’Accademia Musicale Chigiana de Sienne après avoir été professeur au Conservatoire National Supérieur de Paris. Il collabore également avec des structures d’insertion professionnelle à l’instar de l’Académie d’Ambronay, de l’Orchestre Français des Jeunes Baroque ou encore du Jeune Orchestre Atlantique.

Il a publié en novembre chez Aparté, Bach Fantasy, un opus enregistré en juillet 2009 au Musée d’Art et d’Histoire de Neuchâtel, réunissant des œuvres de jeunesse, telles que l’Air varié en la mineur BWV989, et des pages de la maturité dont l’admirable triptyque Prélude, Fugue et Allegro en mi bémol majeur BWV 998. Joué sur un clavecin Ioannes Ruckers (1632), ce disque dresse le portrait d’un Bach méconnu, tout en nuances.

Le site des Talens Lyriques

Le site de la Cité de la Musique