Le directeur artistique du Festival de l’Epau présente les temps forts de l’édition 2011 invitant au voyage dans le sillage de Liszt à travers la Mitteleuropa.

Pour sa 29e édition, le Festival de l’Epau invite au voyage dans le sillage de Liszt à travers la Mitteleuropa, de Vienne à Varsovie, de Prague à Budapest. Son directeur artistique, Pierre-Jean Larmignat, évoque les particularités de ce rendez-vous et les temps forts de cette cuvée 2011.

Le Festival de l’Epau a pour vocation de faire vivre le patrimoine et en particulier son Abbaye. Comment définiriez-vous l’identité artistique de ce festival ?

Pierre-Jean Larmignat : Assez naturellement, cette dimension patrimoniale a conduit le Département à illustrer la musique de répertoire. Sous l’impulsion de mon prédécesseur, l’identité artistique du festival s’est plus particulièrement orientée vers l’Europe centrale, de Haydn à Bartók. Depuis, le Festival de l’Epau s’est diversifié, explorant d’autres esthétiques, investissant dans la création, développant une proposition auprès du jeune public. Cette 29e édition est consacrée à nouveau à la « Mitteleuropa ».

Comment qualifiez-vous votre participation au bicentenaire Liszt ? Quels seront les temps forts de cet anniversaire durant le festival ?

Pierre-Jean Larmignat : Sans être adepte des commémorations universelles et obligatoires, il me semble que cette édition consacrée à l’Europe centrale ne pouvait évidemment pas faire abstraction de Liszt sans tomber dans l’absurdité. D’autant que cette occurrence nous permet de programmer à l’Epau un répertoire qui n’y avait encore jamais été donné, comme l’intégrale des Années de Pèlerinage par Bertrand Chamayou, ou encore la musique chorale de Liszt, particulièrement sous-estimée en France, avec le Chœur Arsys Bourgogne dont ce seront les débuts à l’Epau.

Ce 29e festival sera « pré-ouvert » par un concert singulier et inédit entre deux pianistes : Baptiste Trotignon et Alexandre Tharaud. Racontez-nous la genèse de cette rencontre?

Pierre-Jean Larmignat : Il se trouve que l’Abbaye de l’Epau accueille jusqu’en mai un autre festival d’importance, l’Europa Jazz, qui se clôt cette année quelques jours avant l’ouverture du Festival de l’Epau. Cela faisait déjà quelques temps que nous réfléchissions avec Armand Meignan, le directeur de l’Europa Jazz Festival, à une proposition artistique commune à nos deux manifestations. Elle se concrétise cette année avec cette rencontre inédite entre deux pianistes emblématiques de nos programmations respectives, deux artistes aux univers très différents et pourtant proches par bien des côtés. Le fait est que notre proposition les a enthousiasmés, et je crois que l’on peut s’attendre à une soirée passionnante.

Autre temps fort de cette nouvelle édition, un week-end piano réunissant une dizaine de pianistes de la génération 25-35 ans pour des « pèlerinages express »... Pouvez-vous nous expliquer le concept ?

Pierre-Jean Larmignat : A partir des Années de Pèlerinage interprétées par Bertrand Chamayou, l’idée est venue de poursuivre le voyage avec d’autres musiciens – Jean-Frédéric Neuburger, Simon Zaoui, Vanessa Wagner et bien d’autres – dans des villes d’Europe centrale où ont séjourné les plus grands compositeurs. Lors de ce week-end final, nous proposons donc au public un parcours dans différents lieux pour évoquer à l’occasion de concerts «express » Budapest, Varsovie, Prague, Leipzig… et Vienne, évidemment, dont nous illustrerons le destin artistique exceptionnel autour d’un café… viennois.

Quels serait le concert que vous rêveriez de programmer dans cette Abbaye de l’Epau?

Pierre-Jean Larmignat : Björk en acoustique avec un quatuor à cordes classique dans le dortoir des moines ! Elle l’a fait par le passé, mais j’ai bien peur qu’il n’en soit plus question désormais. Quoique...

Le programme du Festival de l’Epau 2011