Le grand ténor gallois, une des plus grande voix britannique de l’après-guerre, s’est éteint à l’âge de 72 ans.

Robert Tear est décédé le 29 mars. Le ténor britannique était âgé de 72 ans. Né le 8 mars 1939 à Barry, au Pays de Galles, il était considéré comme l'un des plus grands ténors britanniques de l'ère moderne, aux côtés des Peter Pears et autres Philip Langridge. Surtout, Tear, qui s’était tourné vers le bouddhisme dès ses jeunes années, était une forte personnalité aux tirades fameuses. Au hasard : le Chant de la Terre de Mahler ? « Un vrai hachoir à testicules ! ».

Après des études chant à Cambridge, où il fut membre de la chorale du King's College de 1957 à 1961, Tear intègre l’English Opera Group. C’est là, en 1963, que son nom attire l’attention avec Le Tour d’écrou de Benjamin Britten. En 1966, il est présent à la création de The Burning Fiery Furnace et en 1968 à celle The Prodigal Son dédicacé à Dimitri Chostakovitch, de ce même Britten. En 1970, il fait ses débuts à Covent Garden lors de la création de The Knot Garden de Michael Tippett. Ce choix fut très mal pris par Britten qui lui proposait au même moment de créer Owen Wingrave. « C’était comme de pisser dans le calice. D’ailleurs, je n’ai jamais revu Britten après cette histoire… »

Outre le répertoire anglais, de Purcell à Britten, Robert Tear qui chantait l’opéra italien et russe, était apprécié comme mozartien (Tamino, Belmonte, Idomeneo...). On put l’entendre dans Salome de Strauss (qu’il chanta plus de 150 fois!), Das Rheingold de Wagner ou bien encore Boris Godounov de Moussorgski. En 1979, il est de la partie lors de la première du Lulu de Berg complété par Friedrich Cerha sous la direction de Pierre Boulez, dans une mise en scène de Patrice Chéreau. En 2009, Tear prend sa retraite après une dernière prestation dans Turandot à Covent Garden.

Malgré sa technique d’un niveau très élevé, Robert Tear ne se prit jamais au sérieux. « La musique n’est quand même pas un métier très essentiel… »

Au disque, Tear laisse un héritage impressionnant, ayant participé à plus de 250 albums dans tous les répertoires possibles et imaginables, de Haydn à Britten en passant par Bach, Beethoven, Elgar, Bruckner ou bien encore Vaughan Williams.

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