Rarement dans toute l’histoire de l’audio une marque pas si connue du grand public n’était parvenue à orchestrer une telle campagne de marketing basée sur la provoc’ et les mystères liés à une révolution sonore qui rendrait ringards tous nos matériels ! Enfin, Qobuz peut lever le voile sur Phantom, une enceinte comme il en existe aucune autre au monde, et que nous avons eu la chance d’écouter en sessions privées ! Voici ce que nous savons, et ce que nous pouvons en dire !

Baladez-vous dans la rue, et demandez aux gens ce que leur évoque le nom de Devialet. A moins de tomber sur de bienveillants puristes de l?audio, il y a fort à parier que peu de sémillants bipèdes soient en mesure de se lancer dans une diatribe effrénée concernant l?entité. Par contre, demandez au hasard d?une conversation si ils ont vu une campagne de pub avec un homme au torse tatoué et une reine court vêtue magiquement mis en scène avec le mot Phantom façon « pub pour une parfum Diesel », et là, bingo, les regards s?illumineront car la campagne virale est un modèle du genre.

Avant de parler du produit en tant que tel, il est justement bon de saisir une chose concernant le concept Phantom. Il donne à Devialet une occasion unique de remettre en quelque sorte les compteurs à zéro, et de prendre le pari d?une réussite sous un nom qui ne serait pas celui de Devialet, mais de Phantom (by Devialet).

Pour les connaisseurs, Devialet est synonyme de deux choses : tarifs parfaitement élevés et éléments Hi-Fi superbes, fruits d?un grand travail (français) d?ingénierie, le tout délivrant un son haut-de-gamme. Ces matériels, magnifiques au demeurant, s?adressent à une clientèle fortunée, et pour cause, le ticket d?entrée dépasse les 4000 ?. Cela n?empêche en rien la marque de connaître une belle embellie mondiale en 2014.

Imaginez alors, une sorte de marché parallèle au sein même de Devialet. A ma droite, les éléments Hi-Fi traditionnels. A ma gauche, Phantom, un produit qui ne pourra laisser personne indifférent, et qui, tout en s?inscrivant dans la philosophie de la marque, n?est autre qu?un rêve d?ingénieurs et d?électro-acousticiens inspirés. Faites entrer l?accusée? !

Phantom : une enceinte échappée d?un film de Science-Fiction !

En lançant une campagne virale durant laquelle Devialet annonçait tout de go : « RIP docks audio, enceintes centrales, minichaines et chaines Hi-Fi », le fabricant dévoilait ses intentions profondes qui sont, créer le buzzz et révolutionner en osant.

Phantom est une enceinte (pas nomade), oui, mais pas n?importe quelle enceinte. Ce bloc de 9 kg a demandé des années d?ingénierie et une levée de fonds étourdissante ? plusieurs millions d?Euros ? pour voir le jour. Il s?agit d?une pièce comme nous, journalistes, en voyons peu dans une carrière. Emotion.

Phantom ressemble à un élément du futur dessiné par Giger (Alien). L?enceinte impressionne, surtout de profil, et coupe le souffle. C?est quoi ? Ca fait quoi et comment ? Les matériaux la composant semblent également utilisés par la NASA et ont pour particularité de n?engendrer aucune vibration de la structure, même à fort volume (on va y revenir).

Électroniquement, les ingénieurs sont parvenus à miniaturiser le cerveau numérique des éléments Hi-Fi pour les faire tenir sur une puce, que l?on peut donc aisément installer sur une enceinte. Secundo, l?acoustique tire sa force et sa puissance de la construction symétrique de l?architecture, sur laquelle sont implantés deux HP de grave entièrement « parallèles ». Ils s?ébrouent en même temps ? en phase, sans se phagocyter. Ce qui surprendra le chaland restera le débattement des deux bestiaux. Il est extrême, à tel point que l?on a l?impression qu?ils cherchent à s?échapper de la Phantom, ou l?aider à s?envoler.

De face, l?enceinte arbore un HP dédié à l?aigu, et un autre destiné au médium (un large bande). En clair, on se prend dans les esgourdes un message sonore frontal, appuyé sur les côtés par les deux monstres que sont les HP de grave installés en phase. C?est assez gigantesque en soi.

Phantom : de la Hi-Fi pulsée !

Techniquement toujours, l?électronique est compatible 24 bits/192 kHz et Phantom peut, soit la jouer solo, soit devenir un système Stéréo (deux Phantom), soit plonger dans le multicanal 5 canaux par exemple, se substituant ainsi aux systèmes Home Cinéma haut-de-gamme conventionnels. On peut la relier en USB à un PC ou Mac par exemple, pour la diffusion de musique en 16 ou 24 bits. Une télécommande futuriste permet de la gérer à distance.

Bon, ça va me couter combien cette affaire ?

Nous serons francs, l?enceinte Phantom n?est pas donnée, il s?agit d?un bloc futuriste positionné aux environs de 1800 ?. Double tarif pour de la « vraie » Stéréo.

Et sur le terrain, quelle est la personnalité audio de la chose extra et terrestre ?

Nous avons écouté la Phantom directement dans les locaux de Devialet, connectée à un Mac chargé de morceaux aussi connus techniquement que la version Live d?Hotel Califlornia des Eagles.

Notre première impression ? Mais comment une telle puissance sonore peut s?échapper de ce truc ? Les carreaux de la pièce vibraient sous l?assaut du grave, et ce, sans que la table sur laquelle Phantom trônait ne se mette à trembloter comme une malheureuse. Le rendu du grave est en effet la première chose qui impressionne, et qui file une claque ! On a le sentiment que rien n?arrête la montée en puissance. Pas de distorsion, et cette vision des HP qui s?agitent comme des fous.

Si le grave est omniprésent, il ne noie pas le signal général qui reste riche dans l?aigu et le médium. Phantom a pu sonoriser sans aucun problème la pièce de 35 m², et avec de la marge. Nous ne l?avons pas entendue écrêter, mais nous tenterons d?y parvenir lors de nos propres tests.

Pour nos lecteurs qui se poseraient la question, oui, Phantom est suffisamment subtile pour sonner Hi-Fi, et suffisamment dynamique pour jouer le dernier tube de Calvin Harris et faire danser la smala. L?enceinte est parfaitement atypique, parfaitement unique en son genre.

Remplacer une chaine Hi-Fi ? Oui, à condition d?en acquérir une paire afin de conserver une stéréo ample. Remplacer un dock audio ou une grosse enceinte domestique Bluetooth ? Why not, mais on ne joue pas dans la même cour côté tarifs. Rêver ? Oui, car Phantom est bel et bien un OSNI, un Objet Sonore Non Identifié qui traverse notre constellation audio.

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PP Garcia pour Qobuz

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