La marque américaine Audiocontrol, qui a vu le jour en 1977, propose de nombreuses réalisations dans le domaine de l'audio et de l'audio vidéo.
Mais il ne s'agit pas exclusivement de matériel de reproduction sonore puisque le fabricant possède également à son catalogue des instruments de mesure dédiés à l'audio comme des analyseurs en temps réel (Real Time Analyzer souvent abrégé en RTA), ou encore des microphones de mesure.
Audiocontrol propose aussi des systèmes destinés à l'audio mobile, filtres et égaliseurs entre autres, et, domaine qui nous concerne de plus près, des appareils audio et audio-vidéo adaptés à l'intégration domestique, comme cet amplificateur Rialto 400 dont nous vous proposons le banc d'essai.
Si l'on peut résumer, ce Rialto 400 est grosso mode un bloc d'amplification possédant plusieurs entrées, analogiques et numériques, dont on peut adapter les niveaux par des potentiomètres situés auprès de ces entrées, et auxquels, en théorie on ne touchera plus, le réglage sonore ayant lieu ensuite depuis la source.
Comme cet appareil est prévu pour être intégré dans un système multiroom (mais il peut très bien être utilisé comme un simple amplificateur de puissance) et qu'il dispose de plusieurs entrées, il est équipé d'un sélecteur permettant de définir une entrée prioritaire, et si aucune ne l'est et qu'il y a des signaux présents simultanément sur l'entrée numérique et sur l'entrée analogique, ceux-ci sont mixés en proportion de leur niveaux respectifs.
Maintenant, place au banc d'essai de ce drôle d'oiseau.
Présentation
Toute ressemblance avec des appareils existants ne serait peut-être pas fortuite car de toute évidence le design de ce Rialto 400 est clairement inspiré du Sonos Connect, marque qu'AudioControl cite d'ailleurs comme pouvant être associé à cet appareil. Le boîtier est en alliage d'aluminium injecté en finition blanche ou noir.
La façade est d'un dénuement quasi total et seules une prise casque au standard Jack 3,5 mm et une LED Bicolore rouge bleu ainsi que le symbole d'un casque et le nom de la marque se concentrent dans le quart inférieur droit de cette façade.
Cette LED éclaire en bleu fixe en fonctionnement normal, en rouge fixe en mode de protection, rouge intermittent en cas de fonctionnement de le limitation de courant, et en rouge atténué en mode d'attente.
Connectique
Appareil de conception semi professionnelle prévu pour une intégration multiroom ou domotique, celui-ci possède certains éléments de connectique et des réglages pour ainsi dire inconnus sur les amplificateurs Hi-Fi.
On trouve bien sûr une connectique classique comprenant une entrée stéréo sur prises Cinch et une autre sur Jack 3,5 mm, une sortie Cinch pour subwoofer ou pour le signal en mono, deux entrées numériques S/PDIF (coaxiale et optique), une sortie trigger pouvant mettre en marche un autre appareil, et enfin les borniers pour les enceintes acoustiques.
Dans le plus spécifique, on notera que l'on peut brancher les sorties d'un autre amplificateur sur un petit bornier à quatre contacts style dominos (Speaker Level Inputs) avec réglage du niveau par le petit potentiomètre situé sur la droite, que l'on peut gérer la priorité des sources grâce à quatre petits switchs (Input Priority) et que le niveau des entrées analogiques comme celui des entrées numériques, et aussi du système d'augmentation des graves AccuBASS®, peut être ajusté.
Fabrication
Le Rialto 400, c'est un peu comme l'escargot qui construit sa maison autour de lui. En effet, comme on peut le constater, il n'y a pas de place perdue à l'intérieur et l'espace est pour moitié occupé par l'alimentation à découpage, et pour moitié par le reste de l'électronique, on ne pouvait faire plus équitable.
On peut remarquer, dans la partie droite de la photo, les deux "gros" condensateurs électrochimiques de filtrage de 820 ?F/200V (leur capacité en courant correspond à celle de condensateurs de 3300 ?F/50V) de cette alimentation à découpage sous laquelle se trouve un ventilateur thermo contrôlé chargé du refroidissement de l'électronique.
La vue ci-dessous permet de découvrir les deux amplificateurs de puissance (à gauche, partie inférieure). Il s'agit de modules Hypex UcD250LP pouvant délivrer jusqu'à 250 watts dans une charge de 4? tout en ne dégageant qu'assez peu de calories grâce à leur excellent rendement (92%), ce qui explique la taille modeste du refroidisseur sur lequel ils sont fixés.
Le circuit imprimé qui ceinture ces amplificateurs reçoit la plupart des entrées, analogiques et numériques, leurs potentiomètres de réglage, les circuits de détection de la présence de signaux sur ces entrées, la sortie pour subwoofer et les alimentations symétriques + ou - 12V de cette carte, constituées de régulateurs 7812 et 7912 munis de refroidisseurs, le premier étant d'origine ON Semiconductor, le second provenant de STMicroelectronics.
On trouve sur toutes les entrées des étages tampons réalisés avec des amplificateurs opérationnels doubles à faible bruit NJM4560 fabriqués par JRC (New Japan Radio Company) associés à des potentiomètres à piste plastique, semblerait-il.
C'est également des amplificateurs opérationnels de ce type qui sont utilisés dans le circuit AccuBASS® (coin supérieur droit de la photo), qui est un filtre d'accentuation des graves, de même que dans les circuits destinés à la sortie subwoofer ou signal mono.
A noter que le signal mono est tout simplement la somme des canaux droit et gauche que l'on réalise avant de filtrer ce signal mono afin de ne conserver que les fréquences graves pour alimenter un subwoofer (ici il n'est tout simplement pas filtré, cette tâche revenant alors à l'électronique du subwoofer)
Dans la partie supérieure gauche de la photo se trouvent trois amplificateurs opérationnels doubles TL062 (des modèles que nous n'avions pas rencontrés depuis très longtemps !) entourés de résistances, condensateurs et diodes.
Il s'agit de toute évidence des circuits de détection de présence de signaux sur les entrées. Ces circuits amplifient fortement ces signaux et les redressent, créant ainsi une tension continue détectée par l'électronique de veille qui met l'amplification sous tension (lorsque le mode attente ou standby est actif).
On trouve également sur cette carte un circuit d'interface numérique Wolfson WM8804 pour les deux entrées S/PDIF ainsi que la puce de conversion numérique analogique WM8761, également fabriquée par Wolfson (24 bits à 192 kHz tous les deux).
Un second circuit prend place sous le premier et on remarque une structure identique pour l'entrée analogique à niveau haut-parleurs, avec son potentiomètre de réglage de niveau et un amplificateur opérationnel NJM4560, ainsi que le circuit indicateur de présence de signaux construit autour d'un amplificateur opérationnel TL062.
Dans la partie inférieure droite on trouve les switchs permettant de sélectionner l'entrée prioritaire, et, immédiatement au-dessus, la prise Jack de la sortie trigger, et à leur gauche, l'alimentation de veille, à découpage et construite autour d'un circuit LNK362 du fabricant Power Integrations.
Ecoute
Résultats sonores plus que bons pour cet amplificateur Rialto 400 que nous avons écouté depuis son entrée numérique coaxiale. Là encore (puisque nous avons récemment testé un amplificateur utilisant des modules Hypex), on est surpris par la qualité musicale des amplificateurs à découpage Hypex qui restituent le tube My Sweet Lord de l'album Let It Roll de George Harrison avec une finesse qu'on apprécie, particulièrement sur les accords de guitare qui sonnent fort agréablement, même lorsqu'on pousse le volume.
A l'écoute de divers extraits de l'album cultissime des Pink Floyd, The Wall, on se laisse emporter par la restitution sonore sans dureté de cet amplificateur qui révèle harmonieusement toutes les facettes de cette musique emportant tantôt les sens par ses envolées de guitare ou ses ch?urs ponctués par des graves puissants et qui n'a pas pris la moindre ride en près de quarante années d'existence.
Pas mal du tout également avec L'introduction de la Fantaissie Ecossaise de Max Bruch dans la très belle interprétation de Kyung Wha Chung, au violon, accompagnée par le Royal Philharmonic Orchestra dirigé par Rudolf Kempe et remasterisée en 24 bits à 96 kHz. Là encore la restitution reste propre et le violon chante jusque dans ses notes les plus aiguës sans que l'on remarque de dureté, et sans doute aurions-nous encore plus apprécié si l'image sonore s'était montrée un peu plus expansive.
A l'écoute d'extraits de l'album Vespri per l'Assunzione di Maria Vergine de Vivaldi par le Concerto Italiano dirigé par Rinaldo Alessandrini on suit bien le jeu précis des musiciens, tandis que la dynamique est bien suivie et que les timbres des instruments anciens sont bien respectés.
Pour conclure, cet amplificateur Audiocontrol Rialto 400 est nettement orienté vers l'intégration domotique, son esthétique le désignant clairement à se marier avec le Sonos Connect, permettant d'obtenir des puissances élevées avec une qualité sonore plus que bonne, mais on pourra très bien s'en servir comme amplificateur de puissance dans un système Hi-Fi où sa compacité et son design discret pourront faire la différence avec les généralement massifs "blocs" d'amplification traditionnels.
Dynamic Home-Cinema (importateur, que nous remercions pour le prêt du Rialto 400)
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