L'éditorial de la News Letter du 29 septembre 2013

L’un pourrait-être le petit fils de l’autre ! Shaï Maestro, le bien nommé, pourrait bien être le petit fils d’un autre maître des quatre-vingt huit touches d’ébène et d’ivoire, Ahmad Jamal. Ces deux virtuoses ont en commun de présenter des musiques fraiches, dynamiques, généreuses, personnelles, inventives et le résultat d’équipes intimement soudés. Le plus âgé des deux n’a cessé d’innover tout au long de sa vie, remettant ses acquis au rencart, au profit de prises de risques. Il fut l’idole de Miles Davis et demeure celle de Keith Jarrett. Bref, il changea la face du jazz du début des années soixante. Shaï Maestro, génial pianiste, est bien en train de confirmer ce nouvelle axe israélo-américain ouvert par son ancien patron, le non moins génial contrebassiste Avishaï Cohen. Procurez-vous ces deux albums, ils éclairent le jazz d’aujourd’hui, à la fois dans la continuité et dans le renouvellement de la musique des ainés. Voilà un bel éclairage pour cet automne aux couleurs chatoyantes. Stacey Kent et son projet bossa nova emporte largement votre adhésion auprès du Grégory Porter, ah, les chanteurs ! (Vous pouvez écouter les interviews vidéo de ces deux artistes sur Qobuz). Mais ne négligez pas pour autant de streamer ou de télécharger les Geri Allen, Romane Family, Volunteered Slaves, Antonio Farao ou Dave Holland, ils sont la preuve vivante que le jazz 2013 se porte à merveille.

Ecouter aussi