Jusqu’au 20 juillet, l’Abbaye de Noirlac organise Les Traversées belles rencontres éclectiques où se croisent notamment cette année Guillaume de Chassy, Vanessa Wagner, Hervé Niquet, Edouard Ferlet, Dominique Visse ou bien encore Sonia Wieder-Atherton.

Musiques d’autrefois ou créations, les artistes invités pour l'édition 2013 des rencontres musicales de Noirlac font résonner une voix bien contemporaine. Voix synonyme de voyage, dans le temps comme dans l’espace. Turquie ou Canada, Pécou ou Brahms, balafon ou violoncelle, cet éclectisme savamment dosé sera célébré dans la cadre idyllique de l’Abbaye de Noirlac pour des Traversées qui se tiennent jusqu’au 20 juillet.

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Parmi les temps forts de cette édition 2013, le projet le swing de Mozart, le 29 juin à 15h, s’annonce des plus alléchant. On ne se défait pas de sa culture classique même quand on est musicien de jazz. Est-ce pour cette raison que Guillaume de Chassy a composé pour un orchestre mozartien ? Et le jazz dans tout ça ? Oublié ? Il improvisera en concerto dit-il. Comme Monk, Mozart ou Beethoven. Un beau projet orchestré par Christophe Cholet, et suivi par une rencontre animée par le musicologue Michel de Lannoy.

Guillaume de Chassy - © Jean-Baptiste Millot

Ce même 29 juin, à 16h30, les festivaliers pourront découvrir Odyssée pour violoncelle et chœur imaginaire , programme conçu par Sonia Wieder-Atherton. Après les singuliers Chants juifs et Chants d’Est, la violoncelliste aborde le troisième volet de son triptyque, la Méditerranée. « Il m’est très vite apparu que dans mon imaginaire, la Méditerranée c’est d’abord une image, déclare-t-elle. Celle d’une scène ronde, au parterre de sable chauffé par le soleil brûlant, entourée de gradins en pierre. Une femme seule, encerclée par la mer, parle, crie chuchote. À la terre, aux Dieux, à elle-même. Son Odyssée est une succession d’aventures au cours desquelles elle est confrontée au vent, aux vagues, au chaos, à la tempête, aux sanglots, à un chœur imaginaire… Peut-être que cette femme c’est moi, et que sa voix serait celle de mon violoncelle. ».

Une journée qui se poursuivra, à 18h30, avec la venue d’Isabelle Cornélis et Christophe Bredeloup qui offriront des œuvres signées Grisey, Xenakis, Piazzola, Reich, Mey et Kagel le temps de leur programme Percu-temps pour deux percussionnistes. Un beau duo grave, drôle et sensuel signé par deux musiciens d’Ars Nova.

Sonia Wieder-Atherton - © Jean-Baptiste Mondino

Finale de toute beauté, à 21h, avec deux concertos pour piano par l’Orchestre Symphonique Région Centre-Tours. Le n°23 de Mozart interprété par Vanessa Wagner et celui de Guillaume de Chassy qu’il jouera lui-même… D’abord s’épanouira la grâce de Mozart, dans un concerto d’une beauté absolue. Le compositeur y exprime son besoin d’être heureux, sa confiance dans la vie. Il y travaille comme à un petit opéra qui s’ouvrirait sur un présage d’une journée charmante, un chagrin passe dans le sublime adagio, bien vite oublié dans la danse finale. Puis viennent les mélodies limpides, l’art des nuances, le toucher délicat du pianiste Guillaume de Chassy qui improvise sur une partition qu’il a écrite pour l’orchestre. Bach, Beethoven, Mozart, tous grands improvisateurs de leur temps, le reconnaitront.

La journée du 6 juillet proposera notamment d’entendre Les Folies Françoises dirigées par Patrick Cohen-Akenine dans un programme réunissant, à 16h30, Scarlatti et Pécou… Les Lamentations du prophète Jérémie qui pleure la destruction de Jérusalem, mises en musique dans les Leçons de Ténèbres, connurent un immense succès jusqu’au milieu du XVIIIe, en France et en Italie. Célébrées durant la Semaine Sainte, les Leçons se chantaient dans une église transformée en théâtre drapée de voiles noirs, dans une demi-obscurité. Trois des Leçons de Scarlatti sont présentées ici, interprétées chacune par une jeune soprane ; on les retrouve ensuite réunies en trio dans un Miserere composé par Thierry Pécou. Défi paradoxal pour cet artiste singulier, intéressé par l’animisme africain ou le panthéisme des indiens d’Amazonie…

Vanessa Wagner - © Jean-Baptiste Millot

Ce même 6 juillet, à 21h, Anne Gastinel croisera le fer avec le Quatuor Diotima pour une embardée schubertienne… Franz Schubert est de ceux dont la courte vie semble avoir pris fin dans une combustion spontanée, un feu intérieur. Mort à 31 ans dans les faubourgs de Vienne où il était né, il laisse une œuvre considérable dans laquelle le quintette à cordes, interprété ce soir par des artistes d’une exceptionnelle qualité, fait figure de pépite. Modeste et libre mais entouré d’amis poètes, il menait une vie simple assombrie par la maladie qui a changé sa vision du monde. La montagne et la campagne autrichiennes étaient ses lieux d’inspiration. Sur leurs chemins, le wanderer s’en est définitivement allé…

Samedi 13 juillet, les Traversées 2013 accueilleront notamment le grand Dominique Visse à 16h30, dans un programme réunissant des pièces de Purcell, Sances, Merula, Monteverdi, Machaut et Godard. Reconnu pour son interprétation des chansons de la Renaissance avec son ensemble Clément Janequin, le haute-contre est aussi la coqueluche des metteurs en scène à la recherche d'interprètes burlesques ou de bouffons travestis. C’est ici un autre défi qu’il relève, celui d’innover avec des musiciens aventuriers complices, en osant accompagner Purcell, Merula ou Monteverdi à la guitare basse électrique ! L’envie juvénile, dit-il, de conjuguer la musique ancienne aux instruments d’aujourd’hui…

Anne Gastinel - © Jean-Baptiste Millot

Concert étonnant qui suivra à 18h30 que celui du percussionniste Cyril Hernandez, fidèle des Traversées. Il y invite le compositeur et cinéaste belge Thierry de Mey avec Light music, une chorégraphie sonore pour les mains. L’interprète ici abandonne momentanément ses percussions pour restituer l'œuvre, à mains nues. Seules les mains bougent dans un faisceau de lumière et déclenchent un processus électronique d'images et de son. Puis Hernandez s’engage dans sa propre vision poétique. Manipulant objets et instruments avec une dextérité rythmique inouïe, il nous entraîne dans une puissante féerie multimédia…

Le Concert Spirituel d’Hervé Niquet bouclera en beauté cette journée, à 21h. Les festivaliers seront dans la première moitié du XVIIIe siècle et Venise a gardé intact son rayonnement intellectuel. Vivaldi y est professeur de violon au Conservatoire de la Pietà, qui est aussi un couvent et un orphelinat pour jeunes filles interprètes virtuoses de ses œuvres. Loin de la Sérénissime, Pierre Hugard composait lui aussi, à l’ombre des tours de Notre Dame de Paris, une musique radieuse que Niquet fera découvrir avant le faste des ors vénitiens.

Le dernier jour de ces Traversées 2013, le 20 juillet, soulignera lui aussi le bel éclectisme de la programmation de Noirlac en réunissant tout au long de la journée les Chœurs et Solistes de Lyon dirigés par Bernard Tétu, le Yarin Quintet, le contrebassiste Yves Rousseau, la claveciniste Violaine Cochard, le pianiste Edouard Ferlet et les pianistes Marie-Josèphe Jude et Jeff Cohen.

Consultez le programme complet des Traversées 2013 à l’Abbaye de Noirlac

Réservation :

Par courrier à Abbaye de Noirlac - Centre culturel de rencontre - 18200 Bruère-Allichamps

Par téléphone au 02 48 96 17 16 (du mardi au vendredi, de 10h à 17h30 et le samedi de 10h à 12h).

Sur place à l'abbaye de Noirlac du mardi au samedi de 10h à 12h et de 14h à 17h30 et les soirs de concert, dans la limite des places disponibles.

A l'Office de Tourisme de Bourges, 21 rue Victor Hugo, du lundi au samedi, de 9h à 19h, le dimanche, de 10h à 18h.

Sur internet : Berry Province, Fnac, Carrefour Spectacles et France Billet