Encore une nouvelle marque chinoise que nous découvrons et vous proposons de découvrir avec le convertisseur numérique analogique Serenade DSD, compatible avec les fichiers jusque 24 bits à 384 kHz (DXD) et DSD64, 128, 256 et 512 (ouf !). Et en plus il porte bien son nom car ses qualités sonores nous ont impressionnés.

"We believe in Audio" (nous croyons en l'audio) telle est le slogan choisi par la marque T2C Audio qui a été fondée, comme nombre de ses semblables, par des fans de musique numérique de provenances aussi diverses que la Chine, Taiwan, la Corée, ou encore l'Allemagne. La mondialisation frappe dans tous les domaines, mais là, on ne peut que s'en réjouir.

La marque propose ainsi une série de réalisations portant des noms issus du domaine musical, comme Waltz, Fantasia, Serenade et Sonata (à venir), les modèles Fantasia et Serenade étant également déclinés en plusieurs versions dont des cartes son intégrables dans un ordinateur.

Pour ce banc d'essai, nous avons choisi le modèle Serenade DSD qui ne dispose que d'une entrée USB mais qui offre des capacités de décodage très nombreuses, PCM 24 bits jusque 192 kHz, DXD (353 et 384 kHz), ainsi que DSD64, 128, 256 et 512. Il intègre également un amplificateur pour casque.

Présentation

Le DAC Serenade USB adopte un boîtier en aluminium usiné dans la masse de forme carrée aux angles arrondis et de hauteur relativement faible. Trois touches rondes en aluminium (volume + et -, mute) prennent place sur le dessus, à proximité de la face avant, laquelle s'orne simplement d'une discrète LED bleue témoin de mise sous tension et d'une prise pour le casque au standard Jack 6,35 mm.

Connectique

Pas de quoi se perdre à l'arrière du Serenade DSD puisque la connectique se résume à la prise coaxiale pour l'alimentation (en 5V, ce qui permettra éventuellement d'utiliser l'appareil avec une batterie de type Power Bank, pour avoir un courant tout propre, ou pendant un voyage), un interrupteur pour couper l'alimentation, la prise USB B (compatible iOS et Android), la sortie analogique stéréo et une sortie numérique S/PDIF coaxiale.

Réalisation

Deux cartes prennent place dans le boîtier du DAC Serenade DSD, l'une accueillant les commandes, la gestion de l'électronique ainsi que la prise casque et la LED témoin de marche, et l'autre les alimentations, l'interface USB, la conversion et les sorties audio sur prises Cinch, de même que la sortie S/PDIF coaxiale.

Ces deux cartes sont reliées l'une à l'autre au moyen d'une barrette multipoint coudée qui assure les divers transferts de signaux électriques entre les deux et permet de les désolidariser par glissement de la carte située en position supérieure (mais qui se trouve en bas sur le visuel ci-dessous).

Sur la vue ci-dessous, on peut découvrir cette carte en détail. On commencera par l'alimentation, dans la partie inférieur gauche, où il est fabriqué par découpage du 5V arrivant du bloc secteur des tensions symétriques de + ou - 12V (filtrées par des condensateurs électrochimiques de 470 μF/16V) destinées à alimenter les amplificateurs opérationnels du filtre.

On peut également voir à droite du connecteur coudé un régulateur LD1117AG33 fournissant une tension de 3,3V aux circuits logiques et à la puce de conversion numérique analogique.

C'est un processeur C-Media CM6632A, compatible DSD, qui prend en charge les signaux de l'entrée USB, auprès duquel on peut voir un quartz de 12MHz pour son horloge de fonctionnement, et deux oscillateurs à 45,158 MHz et 49,152 MHz pour les synchronisations avec les différentes fréquences des fichiers audio numérique.

A côté de l'entrée USB, la sortie des signaux S/PDIF, générés par le CM6632A, se fait au travers d'un transformateur d'isolation et d'adaptation d'impédance.

Dans la partie droite de la photo ci-dessous, on peut voir un driver de bus de type 74V244 qui interface le bus I2S en provenance du CM6632A avec le convertisseur numérique analogique PCM1795 (32 bits à 192 kHz et DSD) fabriqué par Burr-Brown.

Celui-ci est visiblement utilisé bien au-delà de la fréquence maximale d'échantillonnage indiquée par Burr-Brown car nous avons vérifié lors de nos tests de capacités de lecture qu'il n'y avait pas de sous-échantillonnage des signaux à 353 et 384 kHz (un DAC Yulong Sabre DA8ll relié en USB indiquait dans les deux cas No signal alors que le Serenade DSD décodait parfaitement, ce qui signifie qu'on dépassait les capacités de la liaison S/PDIF, les fréquences de 44,1 à 192 kHz étant parfaitement affichées lors des tests).

Chaque canal du PCM1795 disposant de sorties différentielles en courant, on trouve après celles-ci des convertisseurs courant tension construits autour d'amplificateurs opérationnels NJM4580 du fabricant NJR (New Japan Radio Company), adaptés aux applications audio.

Ces signaux différentiels sont aiguillés vers les filtres actifs organisés autour d'un amplificateur opérationnel double OPA2134, à hautes performances audio de la série SoundPlus® de Burr-Brown avant d'être dirigés vers les prises Cinch de sortie, et également vers la carte où se trouvent les amplificateurs pour le casque, et aussi les touches de commande.

Le constructeur utilise deux amplificateurs stéréo TPA6130A2 fabriqués par Texas Instruments, un pour la voie droite et un pour la voie gauche, intégrant un réglage de volume à 64 pas piloté par le micro contrôleur et pouvant fonctionner en mode stéréo, double mono, ou ponté (BTL).

Le TPA6130A2 dispose également dune pompe de charge intégrée fabriquant une tension de -5V à partir du +5V qui l'alimente, permettant ainsi un référencement des signaux à la masse, évitant ainsi l'emploi de condensateurs de blocage du continu sur les sorties, condensateurs pouvant limiter la bande passante dans le grave avec les casques de faible impédance, et éventuellement apporter une coloration sonore.

Une chose nous a quand même étonné à la lecture des caractéristiques du Serenade DSD, c'est que le constructeur parle de "balanced headphone output support" pour l'amplificateur casque alors que c'est une prise Jack avec retour commun par la masse qui est utilisée.

En observant de près le dessin du circuit imprimé, nous avons remarqué sur chaque amplificateur une sommation des sorties droite et gauche au travers de deux résistances de 10 Ω et la fiche technique du TPA6130A2 nous a indiqué qu'en fonctionnement double mono les signaux entraient en mode différentiel sur l'amplificateur normalement dédié à la voie gauche et que la programmation d'un registre par le bus de contrôle commutaient également ceux-ci en interne sur l'autre amplificateur.

Sur le Serenade DSD, les deux amplificateurs ne fonctionnent donc pas en mode ponté mais en mode double mono, avec effectivement des signaux symétriques, mais en entrée.

Le synoptique sérigraphie sur le fond du boîtier du Serenade DSD permet par ailleurs de suivre le cheminement des signaux qui arrivent bien sur les amplificateurs en mode différentiel mais sortent normalement sur un seul fil.

Sur l'autre face de la carte, on trouve le micro contrôleur de gestion de l'électronique, un modèle Atmel ATmega8A ainsi que la prise Jack et la LED témoin de mise sous tension. On peut également voir deux condensateurs électrochimiques de 470 μF/16V assurant une réserve de courant pour les amplificateurs (une sorte de Power Bank locale !).

Ecoute

Bon, pour être beau, c'est beau, ce sont les mots qui nous sont venus lorsque nous avons commencé à écouter au casque la Scène au Bord du Ruisseau, le second mouvement de la Symphonie Pastorale de Beethoven dans l'interprétation (que nous adorons) de Bruno Weil à la tête de l'Ensemble Tafelmusik, une restitution de toute beauté, ample, chantante et d'une plénitude qui emporte les sens.

Et pour avoir écouté cette symphonie maintes et maintes fois, nous avons plus qu'apprécié la lecture qu'en a donnée le DAC Serenade DSD en magnifiant le legato et la fusion de l'orchestre sans que chaque groupe d'instruments ne perde son individualité ni que l'ensemble manque d'aération.

Nous avions déjà eu l'occasion d'apprécier les qualités sonores de l'amplificateur TPA6130A2 de Texas Instruments (que nous trouvons meilleur que le TPA6120) et le DAC Serenade DSD sait visiblement lui donner d'excellentes choses à amplifier, mais nous restons un peu dubitatif sur la puissance (non chiffrée précisément) annoncée par le constructeur car celle-ci ne nous a pas semblé sortir des normes par rapport aux amplificateurs utilisés.

Relié à un ensemble haute-fidélité, ce DAC Serenade DSD fait preuve du même talent à l'écoute d'extraits de l'album Entry of the Gladiators par l'Orchestre de Göteborg dirigé par Neeme Järvi, en particulier la célèbre Valse de Faust restituée avec toute sa fougue dans un superbe kaléidoscope orchestral où ne manque aucune couleur.

Nous avons également grandement apprécié la Ball Scene de Joseph Hellmesberger du même album où les violons grimpent et virevoltent avec finesse et un entrain communicatif dans une restitution aérée tenue par les pizzicati des cordes graves.

Avec My Sweet Lord de l'album All Things Must Pass de George Harrison la restitution sonore est bien enlevée, précise avec des accords de guitare bien piqués et sans dureté. C'est également sans peine que l'on suit les modulations de la guitare et de l'accompagnement à l'écoute du titre Mother de l'album The Wall de Pink Floyd où les voix sont d'une grande netteté et les graves offrent un très bon impact.

En conclusion, simplement présenté et solidement construit, le DAC TempoTec Serenade DSD offre des performances sonores de fort bon niveau, y compris sur sa sortie pour casque disposant d'amplificateurs dont la puissance tout à fait correcte ne nous a cependant pas semblé aussi élevée que le laisse entendre le constructeur.

Spécifications

Manuel d'utilisation (en anglais)

Site constructeur

Contact (Contact Audiophonics, importateur)

Capacités de lecture

Le Serenade DSD est annoncé comme compatible avec Android, mais les configurations matérielles fonctionnant avec cet OS étant diverses, ce fonctionnement n'est pas garanti et visiblement notre Sony ne fait pas partie des élus.

Nos remerciements à Audiophonics pour le prêt du DAC TempoTec Serenade DSD.

***

Pour suivre tout ce qui se passe sur Qobuz, rejoignez-nous sur Facebook !

www.facebook.com/qobuz

Si vous êtes constructeur, importateur, distributeur ou acteur dans le domaine de la reproduction sonore et que vous souhaitez nous contacter, merci de le faire à l'adresse suivante : newstech@qobuz.com

Si vous êtes un passionné de la rubrique Hi-Fi Guide et que vous souhaitez nous contacter, faites-le uniquement à l'adresse suivante : rubriquehifi@qobuz.comA