... le concerto étant confié à la star Isabelle Faust et son Stradivarius "Belle au bois dormant" de 1704 - c'est là le charmant nom de cet instrument qui semble avoir reposé plusieurs décennies caché de toute visibilité publique. Gageons que la musicienne saura le faire résonner de tout son éclat, elle qui estime que le concerto de Beethoven est, d'entre tous, celui qui rend le mieux justice à l'éclatante sonorité de ce violon. Et après cette première partie, Bernard Haitink s'embarquera dans sa propre vision de la sixième symphonie "Pastorale" du même génial sourd, une œuvre que le Philharmonique de Berlin a déjà donnée voici un peu moins de deux ans avec Simon Rattle, même si cela ne semble pas la beethovenienne préférée des uns et de l'autre.
Gageons que Bernard Haitink, désormais vénérable grand maître et l'un des tout derniers représentants d'une école désormais ancienne (il aura atteint les 86 ans deux jours avant le concert), saura conférer au Philharmonique de Berlin toute la sérénité qui s'impose pour cet ouvrage quelque peu atypique de Beethoven. Oui, atypique puisque le compositeur y fait quasiment œuvre de poésie symphonique avant l'heure, avec un programme précis sensé mettre en image plusieurs états de Mère Nature. D'où sans doute les cinq mouvements au lieu des quatre habituels, puisque la Nature ne saurait se suffire de trop peu d'états.
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