A l'occasion de ce double événement anniversaire, le Concert du Nouvel An du 3 janvier 2015, à 16h, rend l’opéra accessible à tous avec un tarif unique de 5 euros pour un programme romantique, et le Concert du Cinquantième Anniversaire de l’Orchestre Philharmonique de Marseille du 10 janvier à 20h présente un programme de la fin du XIXe siècle au début du XXe.
La soirée du 3 janvier 2015 débutera par l’Ouverture de Carmen de Bizet, suivie du célèbre Entracte de l’Acte IV, avant de continuer avec la militaire et haletante Ouverture de la Cavalerie Légère de Franz Von Suppé. L’orchestre interprétera également la Valse et la Polonaise tirées d’Eugène Oneguine de Tchaïkovski. Enfin, le concert se terminera par des œuvres des deux Strauss, à savoir Le beau Danube bleu, Spanischer Marsch, la Valse de l’empereur et la Tritsch-Tratsch polka opus 214 de Johann Strauss II, et la Marche de Radetzky de Johann Strauss père.
L’Opéra de Marseille, de par sa situation, a eu beaucoup d’influences italiennes, jouant parfois des œuvres avant qu’elles soient interprétées à Paris. Le bel canto, souvent mis à l’honneur, est entre autres la raison pour laquelle Marseille est un « opéra de tradition », favorable aux répertoires français et italien du XIXe siècle. L’Opéra de Marseille avait remporté un prix pour la saison 1992-1993 lors de la production de La Femme sans ombre de Richard Strauss. Au rythme d’une quarantaine de représentations par saison, l’Opéra de Marseille peut être fier de fêter les 50 ans de son Orchestre Philharmonique.
L’Orchestre Philharmonique de Marseille sera dirigé par Roberto Rizzi Brignoli ; le chef italien, formé à la direction d’orchestre au Conservatoire G.Verdi de Milan, élève du Maestro Aldo Ciccolini, fut introduit à la Scala de Milan par le maestro Muti, et est axé aussi bien sur le répertoire lyrique que symphonique. Il devient célèbre notamment par sa direction de l’opéra Lucrezia Borgia de Donizetti pour la saison 1997-1998 à la Scala. Plus récemment, il a dirigé Don Pasquale de Donizetti, la Cenerentola de Rossini, ou encore Nabucco de Verdi.
Quant au Concert du Cinquantième Anniversaire de l’Orchestre Philharmonique de Marseille du 10 janvier 2015 à 20h, il commencera avec l’Ouverture du Carnaval romain de Berlioz, suivie d’un Concerto pour alto et orchestre d’Henri Tomasi, avant de continuer avec La Mer de Debussy, un extrait de L’Arlésienne de Bizet et la Rhapsodie roumaine n°1 de Georges Enesco.
La soirée verra se succéder quatre chefs à la hauteur de l’Orchestre qu’ils vont diriger : Serge Baudo, Lawrence Foster, Michael Schonwandt et Pinchas Steinberg. Lawrence Foster a récemment dirigé la création mondiale d’un opéra de René Koering pour l’Opéra de Monte-Carlo, a remporté en 2013 le Grand prix Oprhée d’Or 2013 de l’Académie nationale du Disque Lyrique pour le double album de l’Étranger de Vincent d’Indy, enregistré avec l’Orchestre national de Montpellier. Il a été nommé Directeur musical de l’Orchestre Philharmonique de l’Opéra de Marseille en février 2012, a dirigé de nombreux opéras (Salammbô, La Chartreuse de Parme, Cléopâtre, Les Troyens) ainsi que des concerts, dont la Neuvième Symphonie de Beethoven. Grand défenseur de la musique d'Enesco, il dirigera ici la Rhapsodie roumaine n°1 en la majeur, mais aussi le Concerto pour alto d’Henri Tomasi. Serge Baudo, diplômé de direction d’orchestre au Conservatoire de Paris, a collaboré plusieurs fois avec l’Orchestre Philharmonique de Marseille, pour des concerts symphoniques, ainsi que pour Peter Grimes, Salomé ou encore Pelléas et Mélisande. Il sera à la baguette ici lors de l’Ouverture du Carnaval romain de Berlioz. Le concert se poursuivra donc par La Mer de Debussy dirigé par Pinchas Steinberg, qui a récemment enregistré Chérubin de Massenet et pour lequel il a reçu le Grand Prix du Disque, un Diapason d’Or, le Prix de la Critique allemande et le Prix Caecilia ; le maestro était avec l’Opéra de Marseille récemment pour Elektra de Strauss et pour un concert consacré à Tchaïkovski et à Chostakovitch en 2013. Enfin, la direction de la Suite n°1 de L’arlésienne de Bizet revient à Michael Schonwandt, qui a déjà enregistré en première mondiale le Concerto pour violon n°3 de Henze et l’opéra The Handmaid’s Tale de Poul Ruder, et a déjà travaillé avec l’Opéra de Marseille pour une soirée spéciale Mendelssohn et Ravel en 2012.
Lawrence Foster aura le plaisir d’accueillir la soliste Magali Demesse pour interpréter le Concerto pour alto de Tomasi. Premier Prix d’alto au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, la musicienne est actuellement alto solo de l’Orchestre Philharmonique de l’Opéra de Marseille et est souvent invitée à se produire en tant qu’alto solo par l’Orchestre de l’Opéra de Lyon et l’Orchestre Philharmonique de Montpellier.
Enfin, un petit mot sur le programme, pour comprendre que le Carnaval romain de Berlioz a été composé à partir de deux thèmes du premier acte de l’opéra Benvenuto Cellini du même compositeur, qui fit un échec en 1838. Cette grande pièce symphonique de concert s’inspire beaucoup du traité publié la même année par le même Hector, le Grand traité d’instrumentation et d’orchestration modernes. Le Concerto pour alto de Tomasi fut créé au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris en 1951, soit 46 ans après la composition de La Mer de Debussy, pilier du répertoire symphonique. L’Arlésienne de Bizet, en trois actes, tiré des Lettres de mon moulin d’Alphonse Daudet, a été créé en 1872 et a remporté un succès immédiat. Enfin, les Deux Rhapsodies roumaines pour orchestre d’Enesco furent composées en 1901-1902 et sont le reflet – surtout la première – d’une joie de vivre incroyable.
Site de Roberto Rizzi Brignoli
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