Selon l'AFP, Paul Onoratini est décédé le 9 janvier. Le co-fondateur et président d'honneur du Festival International de Piano de la Roque-d'Anthéron était âgé de 89 ans.
Né à Marseille en 1920 de parents italiens, ancien chaudronnier et maire de la Roque-d'Anthéron pendant trente ans, Paul Onoratini avait fondé le festival en 1981 dans le parc de son château de Florans aux côtés notamment de son fils Bernard, architecte et passionné de piano, et de René Martin, directeur artistique.
Le festival, qui fête en 2010 ses 30 ans, a accueilli plus de 80.000 spectateurs lors de sa dernière édition. Il attire chaque année, à ciel ouvert, les plus grands noms du piano mondial.
Paul Onoratini est né de parents Italiens aux Pennes Mirabeau en 1920. Son père, originaire de Trapani, était bottier, sa mère, originaire de Livourne, était couturière. En 1909, la misère et la famine les faisant fuir de Toscane, ils s’installent à Marseille où parents et enfants acquièrent bientôt la nationalité française. Les modestes revenus du foyer amènent les enfants à ne poursuivre leurs études que jusqu’au Certificat d’Etudes Primaires ou a suivre un cycle d’apprentissage.
C’est en 1936 que Paul Onoratini entre dans la vie active ; d’abord en qualité d’apprenti chaudronnier chez Potez Berre pendant quatre ans puis, après une formation, en qualité de Secrétaire du service social à la Société nationale des Constructions aéronautiques du Sud-Est à Marignane. Toutefois, la situation dans la France de l’époque contrecarre ses projets puisqu’il se voit rapidement mobilisé dans le STO.
Juste après son mariage, Onoratini est déporté en Allemagne, près de Nuremberg, où il travaille dans une usine de fabrication de machines agricoles. En 1943, profitant d’une permission obtenue à l’occasion de la naissance de son fils aîné, il gagne le maquis Aigoual Cévennes, avant de se porter volontaire pour assurer le déminage des plages de Fos sur Mer à la Libération.
En 1946, c’est en Arles, dans une coopérative de fruits et légumes, qu’il reprend son activité professionnelle et c’est deux ans plus tard, en 1948, qu’il projette de créer une maison de repos pour de jeunes mères et leurs enfants. L’agrément correspondant lui étant refusé, il en obtient néanmoins un, mais pour l’ouverture d’un établissement exclusivement réservé aux dames.
Au fur et à mesure de ses investigations, Paul Onoratini découvre le Parc du Château de Florans dont il s’éprend irrésistiblement. Il décide donc de louer ce Château inoccupé situé à la Roque d’Anthéron, pour le transformer en Centre médical diététique et c’est neuf ans plus tard qu’il en devient propriétaire, fruit d’un travail acharné et d’une gestion rigoureuse.
Prêtant grand intérêt à la vie locale, Paul Onoratini se présente aux élections municipales de 1959 qu’il remporte auprès des 900 habitants de la Commune. Ainsi devenu Maire de la Roque d’Anthéron, il l’administre jusqu’à en faire un bourg de 4.500 personnes en 1989 (fin de son cinquième mandat).
Dès son premier mandat, Onoratini s’attache à rendre la vie plus facile à cette population composée pour le quart d’agriculteurs ou de petits commerçants. C’est ainsi qu’il s’empresse d’instaurer les droits d’arrosage, de concevoir et réaliser l’endiguement de la Durance et le canal EDF. Il poursuit son action par la construction de logements : lotissements, 950 lits sanitaires et sociaux ; puis ce sont les écoles qui sortent de terre, ainsi qu’une zone d’activités diverses, une coopérative de fruits et légumes, l’Hôtel de ville, la salle des fêtes, la Caisse d’Epargne, la Perception, le Crédit Agricole, des résidences pour personnes âgées, le musée, la bibliothèque. Fleurissent enfin courts de tennis, piscine olympique avec toboggan, plan d’eau…
En 1981, alors qu’il animait l’Association Musiques à Silvacane, ils décident, lui, son fils Bernard et René Martin (directeur artistique), de lancer un grand festival dans le « sublissime » Parc du Château de Florans. Dès la première programmation, 9.000 spectateurs envahissent le Parc et, 29 ans plus tard, le festival est mondialement connu et reconnu et accueille le nombre impressionnant de 80.600 mélomanes. Ces œuvres, ainsi réalisées à la Roque d’Anthéron, témoignent des services rendus à ce « petit pays » par Paul Onoratini.