Second LP des garçons plagistes, qui a notamment permis à Brian Wilson de se faire un nom, Surfin' USA est devenu l'emblème d'une certaine vision du rêve américain placé sous l'aune du surf sur les plages californienne.
Techniquement, un grand soin a été apporté à l'enregistrement de cet LP de légende, notamment dans celui des voix, base même de l'identité du groupe. Afin de leur donner du corps, elles ont été doublées (additionnées), ce qui est désormais monnaie courante, non pas (toujours) pour pallier à une faiblesse des organes (quoique), mais pour les affirmer et rendre l'écoute en Stéréo souvent agréable (la même voix sur 2 prises placée sur les 2 canaux).
Comme nous nous plaisons à l'écrire - et au risque de surprendre -, c'est en puisant dans ce type d'enregistrement des années 50, 60, 70 et 80 que l'on a souvent les meilleures surprises. En effet, le transfert en numérique de ces bandes analogiques peut rimer avec une richesse sonore inespérée, surtout avec les récentes techniques de remasterisation. Le simple fait de recevoir ces fichiers numériques musicaux en Hi-res ne se limite pas à faire naître une curiosité mais rime souvent avec une source de joie, celle d'être au plus près de ces enregistrements analogiques de LP de légende.
Surfin' in Hi-Res 24 bits !
C'est parti pour le grand 8 des sons de Surfin' USA en Hi-Res. Ce qui surprend en premier est, en effet, la qualité de la prise de son des voix, avec cet aspect analogique ostentatoire et cette merveilleuse retranscription des "s" de chaque mots qui, sans sifflantes, change de la précision chirurgicale de certaines prises de son actuelles.
Avec un baladeur Astell & Kern AK120 (double DAC), la diaphonie est ahurissante (séparation des canaux gauche et droit), du coup, on s'esbaudit devant une Stéréo qui place les ch?urs et la voix principale sur des plans différents de la scène sonore. Chaque morceau est un festival de Stéréo (instruments, et voix), et selon les morceaux, nous ne vous cachons pas que le souffle de la bande analogique est plus ou moins présent. Il existe également quelques "clics" sonores sur la bande master, qui apparaissent clairement (sur Farmer's Daughter par exemple.
Le LP étant composé de nombreux instrumentaux, dont le célèbre Misirlou, la texture sonore - très analogique d'époque - fait la part belle à la guitare de Marks et Wilson. Lonely Sea est sans doute le plus étrange techniquement car, outre le souffle très présent, il place le gros du signal audio sur le canal droit, laissant le gauche uniquement habité des ch?urs, dont on parvient à entendre la respiration entre les vocaux et les claquements des lèvres, c'est assez dingue d'assister à cela. Shut Down rétablit la balance entre les voix et les instruments, c'est un régal au casque dans la vie, l'aspect "oldies" du son ainsi respecté et les facéties de la Stéréo. Lana reprend les recettes des autres morceaux vocaux en plaçant la voix principale bien au centre la scène et les autres ingrédients sur les 2 voies.
En clair, sans décodeur, la clarté de la texture audio, sa fidélité à la sonorité des bandes analogiques d'époque et la Stéréo de folie font de cette version Hi-Res de Surfin' USA une petite perle qui permet de (re)vivre les années 60 avec une profond respect technique des intentions du producteur et de l'ingénieur du son.
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