Proposer le hardware et le software dans le domaine du streaming musical via Internet n'est pas chose courante. Cela est-il pour autant garant de la qualité sonore à l'arrivée, comme avec cette petite enceinte connectée de la marque anglaise Pure donnant accès au service de streaming (en MP3) Pure Connect ?

La marque anglaise Pure propose de nombreuses réalisations en petit audio si l'on peut dire, parmi lesquelles des docks, certains disposant d'une liaison Airplay, des radios traditionnelles et Internet et des systèmes d'enceintes sans fil donnant accès au service de musique en ligne Pure Connect, dont l'application est disponible pour les smartphones et les tablettes Apple et également pour les modèles fonctionnant sous Android.

Si ce service se présente comme un concurrent du service de streaming Qobuz, cela reste tout relatif puisque l'application Pure Connect n'offre que le streaming en qualité MP3, ce qui en limite l'intérêt pour les amateurs pour lesquels la qualité sonore n'est pas un vain mot et auxquels le streaming Qobuz propose une écoute en qualité CD.

Pour on ne sait quelle raison (pour montrer son savoir faire ou pour se faire baffer ?), c'est la marque Pure elle-même qui nous a contactés et nous a fait parvenir plusieurs de ses réalisations, dont la petite enceinte Jongo S3, dont nous avons décidé de vous proposer le banc d'essai.

C'est une enceinte à liaison WiFi et Buetooth (via le dongle USB fourni) qui dispose de divers modes de fonctionnement (stéréo, stéréo 360°, mono, optimisation pour environnement extérieur) et peut être utilisée en extérieur grâce à sa batterie intégrée.

Parallèlement à ce banc d'essai réalisé selon les habituels critères qobuziens, nous évaluerons à l'écoute et les performances sonores de cette enceinte et celles de l'application Pure Connect pour laquelle cette Jongo est essentiellement conçue.

La partie écoute sera une sorte de test comparatif dont, à vrai dire, et même s'il était prévisible que le streaming MP3 soit loin de nous conquérir, nous ne nous attendions pas à ce qu'il tourne de façon aussi défavorable pour la (non) qualité sonore offerte par l'application Pure Connect.

Présentation

Soyons positifs en disant que nous trouvons cette enceinte Pure Jongo plutôt réussie et sympathique. D'un design moderne, elle est disponible en finition intégralement noir ou piano (plasturgie blanche avec caches haut-parleurs noirs). Ces caches haut-parleurs peuvent être aisément remplacés et le constructeur en propose en accessoires dans une dizaine d'autres coloris variés.

La mise en marche, le réglage de volume ainsi que la coupure du son se font depuis les commandes de la face avant. Le bouton de mise en marche est cerclé d'un halo dont la couleur et le mode (fixe ou clignotant) renseignent sur le statut de l'enceinte.

Le panneau arrière accueille la prise de raccordement à l'alimentation, une prise USB A pour le branchement de l'adaptateur Bluetooth fourni, une prise Jack 3,5 mm pour raccorder une source analogique externe (avec coupure automatique de l'écoute sans fil), les boutons permettant de lancer l'appairage WiFi et de choisir le mode de reproduction et un petit afficheur LCD fournissant les informations sur le fonctionnement de l'enceinte, sa configuration, ainsi que sur la charge de la batterie.

Réalisation

Afin de pouvoir fonctionner en mode omnidirectionnel, l'enceinte Pure Jongo est équipée de quatre tweeters à dôme Mylar disposés deux à deux à 90° l'un de l'autre sur la face avant et sur la face arrière.

Le boomer à membrane papier de 9 cm de diamètre prend place au sommet de l'enceinte et est protégé par une grille en acier micro perforé. L'ensemble de l'enceinte est réalisé en résine moulée offrant une bonne rigidité.

L'électronique est rassemblée sur un circuit double face soigneusement blindé. L'une de ces faces est bien garnie en composants et on y découvre, entre autres et hors blindage, un circuit transceiver (émetteur récepteur) Maxim Max2830 et son antenne (partie centrale gauche de la photo) destinés à la réception et à l'émission en WiFi.

Sous le blindage, la grosse pièce est un processeur audio WiFi Xenif TZ1090 (circuit dont le marquage n'apparaît pas sur la photo, à droite du circuit Maxim), et l'on peut voir, juste sur sa droite, légèrement plus bas, deux circuits intégrés qui sont des convertisseurs numérique analogique Cirrus Logic CS4344.

L'amplificateur pour le grave est un modèle à découpage (classe D) Monolithic Power Systems MP8042 (milieu droit de la photo) aux côtés duquel se trouvent les selfs et condensateurs chargés de lisser les signaux issus du découpage afin de leur donner une forme audible.

Le connecteur situé en haut sert au raccordement avec les haut-parleurs et sous celui-ci se trouvent quatre petits amplificateurs à découpage alimentant les tweeters.

L'autre face du circuit est assez peu garnie en composants et on y trouve un circuit Micrel MIC2185 servant dans l'alimentation à découpage avec des composants se trouvant sur l'autre face, en particulier un transistor MosFet Fairchild FDS8884.

Ecoute

Bon, il est clair qu'ici on tire sur une ambulance et que l'écoute en streaming MP3 ne peut tenir face à du streaming qualité CD.

Pour commencer, on a donc lancé une recherche dans l'application Pure Connect avec, on ne se refait pas, Dvorak, et, parmi les résultats, Harnoncourt chez Teldec dont nous connaissons bien La Symphonie du Nouveau Monde pour la posséder en DVD Audio.

Sans vouloir faire de mauvais jeu de mots, avec l'application Pure Connect, on n'est pas dans le même monde, et le magnifique Largo (non, pas Winch, ça n'a rien à voir !) a perdu quelque peu de son ampleur et peine à déployer ses ailes, c'est le moins qu'on puisse dire.

Pour se faire une vague idée de ce qu'est le mouvement que l'on doit jouer le plus lentement, et encore.

Ce n'est guère mieux avec le Poco Adagio de la Symphonie N°7 qui tombe à bout de souffle dès la première envolée de l'orchestre.

Les mêmes morceaux, streamés en qualité CD depuis le Qobuz Desktop et entrés en analogique sur la prise Jack de l'enceinte Pure Jongo retrouvent leurs véritables identités musicales...

Et c'est là qu'on s'aperçoit que cette petite enceinte offre une restitution sonore tout à fait correcte (et qu'elle vaut mieux que l'application Pure Connect), pour preuve, on parvient même à percevoir les pizzicati des contrebasses dans le Largo de La Symphonie du Nouveau Monde.

Retour à l'application Pure Connect avec l'écoute de divers extraits de l'album Random Access Memory de Daft Punk, et si le grave fait impression (bien que manquant singulièrement de nuances), on est très loin de retrouver la finesse des voix et des arrangements que l'on connaît de ce groupe réputé pour la qualité de son travail.

Là encore, on passe à côté d'une partie du contenu musical dont ne nous prive pas l'écoute en streaming qualité CD Qobuz, c'est quand même autre chose.

Donc, la forme, l'enceinte Jongo, ça va, le fond, le streaming MP3 Pure Connect, c'est pas ça et pour parler sans ambages, c'est vraiment mauvais, plus que nous l'aurions pensé, comme nous le disions en début de ce banc d'essai.

Pour conclure, si l'aspect technique évolué de l'enceinte Pure Jongo mérite le respect et que celle-ci offre des prestations sonores très honorables lorsqu'on la raccorde à une bonne source analogique, les résultats sonores procurés par l'application Pure Connect sont très décevants et absolument pas en mesure de satisfaire les amateurs de beau son.

Caractéristiques

Guide de démarrage rapide

Site Pure

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