Virot, ce héros

En 2008, un certain François Virot dont le fait d’arme était jusqu’ici de piloter la batterie du groupe Clara Clara, sortait un album solo renversant qui raflait de nombreux suffrages publics et critiques. Baptisé Yes Or No, l’ovni abattait la carte du folk énervé, lo-fi au possible, joué avec une simple guitare en bois, truffé d’influences plutôt goûtues (Chris Bell, le Big Star maudit, Elliott Smith, le maudit tout court et les Maudits, pardon les Moldy Peaches) et un sens de la mélodie impressionnant. Virot osait même une relecture d’I Wish I Had You de Billie Holiday ! Bref, le rock indé gaulois semblait soudainement avoir trouvé une sorte de sauveur ! Et puis (presque) plus rien… Huit ans plus tard, le Lyonnais qui officie toujours activement dans la maison Clara Clara publie sur l’excellent label Born Bad son (enfin !) deuxième essai en solitaire, Marginal Spots. Un disque tout aussi DIY, se contrefichant allègrement de ce qui s’est musicalement passé depuis 2008 mais interprété cette fois avec une grosse quincaillerie d’instruments. Grosse, grosse, on reste tout de même dans un marécage underground garage et bricolage… Les mélodies catchy sont toujours bien là (Medicine). La voix made in ses tripes aussi. Sans oublier les jolies pirouettes du côté de la batterie et des percussions (Tour de force). Plus enjoué et surtout éclectique que Yes Or No, ce jouissif et spontané Marginal Spots est un must de pop folk indie (étiquette certes fainéante) qui offre tout au long de ses bricolages de 27 minutes et 38 secondes une belle palette de climats. Bravo Virot !

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