Un coffret réunit les concertos enregistrés par Martha Argerich et Claudio Abbado pour Deutsche Grammophon...

Troublante, intrigante mais surtout fascinante… La beauté singulière de la photo bleutée prise en 1967 à Berlin par Ilse Buhs et qui illustre ce coffret qui parait cette semaine est à l’image de leur amitié musicale : Martha Argerich et Claudio Abbado dans une intégrale de leurs corps à corps gravés dans la cire pour Deutsche Grammophon entre 1967 et 2013. De leur premier couplage du Concerto en sol majeur de Ravel et du Troisième de Prokofiev, réalisé en 1967 en studio à Berlin (la fameuse photo...), aux deux concertos de Mozart, K. 466 et K. 503, qu’ils ont capté au Festival de Lucerne à Pâques 2013, moins d’un an avant la mort du maestro milanais. Au total, dix concertos pour plus de quatre heures quarante de musique souvent renversante sur des répertoires tant de fois enregistrés par leurs très nombreux illustres collègues, mais rarement avec tant de génie et surtout d’idées. Comme le dit le pianiste et journaliste Jed Distler, avec l’association Abbado/Argerich, l’inspiration volait haut, les étincelles jaillissaient, de nouvelles références s’imposaient, les auditeurs s’émerveillaient et les discophiles se réjouissaient…